L'été de Mot de Passe

votre soirée littéraire

Mot de passe

WHO ?

knows

QUAND ?

maintenant de façon évènementielle

ouvert à 20h et on commence une heure plus tard.

La contribution est volontaire.

(Mais n'oubliez pas: NOUS VOULONS VOTRE BIEN!!!)

Dieu, l'Humain et le Malin, sans ardeur ingrate,

Triumvirat et compagnie, de chaque strate,

Muse on veut faire sans mais le reste on y rate,

Nous t'invitons, viens donc ! Poésie scélérate.

le triumvirat
organisateur des soirées Mot de Passe

rodney noël raphaël de gaspard carl bessette

jeudi 28 février 2008

Plaisir !





ce sont quelques photos de la dernière soirée Mot de Passe™, et même une vidéo d'un texte d'Erika Soucy et un autre en anglais avec ryhtmes inclus, merci à S*é pour ce matos,

mardi 26 février 2008

mot de l'Archie


Vous le savez donc, ça y’est, ce qui devait arriver arriva : 20 policiers « de la moralité » ont pris d’assaut le local de l’archie ce vendredi 22 février, à 22hOO, juste avant que les musiciens ne montent sur la scène sur laquelle pour finir ils ne sont pas montés, expulsés comme toutes les autres personnes présentes, après avoir été identifiés en bonne et due forme par ces gros messieurs en bleu uniformes. Seuls n’ont pas eu le choix de rester les deux personnes responsables du comptoir, ainsi que ceux qui ont accepté de se présenter comme responsables du lieu, avant de se voir identifier à leur tour avec une photo en bonus (espérons au moins qu’ils nous en offriront un exemplaire).

Résultat des courses :
Perquisition de l’alcool et de la caisse (pour un montant total d’environ 600 dollars… les enfoirés).
Invitation forcée des responsables en question à comparaître devant Monsieur le Juge, dans les mois à venir, pour apprendre le montant de l’amende à payer (une situation similaire avait coûté à des amis la maudite somme de 3500 dollars, espérons que ce ne sera pas plus).
-
Et, surtout, interdiction de l’alcool à l’intérieur du local, sous peine de sérieux problèmes qu’une levée de fond ne suffirait sûrement pas à régler.
Interdiction de l’alcool entres autres, mais également de fumer, de se réunir à plus de cinq personnes, etc. Interdiction… à moins de demander des permis que nous ne pouvons obtenir dans l’état actuel des choses (local commercial, pas d’issue de secours, pas de deuxième toilette, etc.), et dont nous ne voulons pas de toute façon, de peur de devoir finir par demander un permis pour boire une bière chez soi, voire même, un de ces jours, pour pouvoir respirer…
Mais ne riez pas, nous n’en sommes peut-être pas si loin, puisque ça y’est, c’est fait, ce qui devait arriver arriva : ça prend désormais un permis pour faire la fête avec ses amis; comme si ce n’était pas là l’un des droits (pour ne pas dire l’un des devoirs) humains les plus fondamentaux...
Certains nous diront sûrement qu’on exagère. Peut-être, mais jusqu’à quel point et pour encore combien de temps? Qui a le sentiment, en effet, aujourd’hui, de pouvoir faire la fête avec ses amis lorsque après dix heures du soir le voisin s’empresse d’appeler la police pour tapage nocturne? Lorsqu’il n’y a plus un bar où l’on peut se comprendre sans devoir se répéter quatre fois avant d’y parvenir tellement la musique est forte, et où la moitié des gens passent la moitié de la soirée dehors non seulement pour éviter aux habits de sentir la cigarette, mais également et surtout pour éviter un surplus d’intensité partagée qui constitue justement le fondement de toute fête véritable? Qui a le sentiment de pouvoir vraiment faire la fête en dehors du bois, d’« avoir du fun » dans les bars de Montréal sans disposer par ailleurs de plus de vingt dollars à dépenser pour sa soirée? Bref, qui n’a pas eu le sentiment en pénétrant le local de l’archie de découvrir un endroit où pouvoir vraiment faire la fête, le party, la chouille, pour éventuellement ressortir à la lumière du petit matin après avoir partagé autre chose que du bruit et de l’insignifiance, et même de l’amour pourquoi pas?
Faut-il préciser par ailleurs que cette fête, bien loin d’être une fin en soi (bien qu’elle pourrait y prétendre), était également le moyen de permettre aux musiciens, peintres, sculpteurs, philosophes, clowns, poètes, et à tous ceux et celles qui continuent à faire l’expérience du Monde en essayant de lui rendre ce qu’il leur offre, de bénéficier gratuitement (également grâce à du bénévolat) d’un lieu pour créer et œuvrer à ce qui nourri la culture québécoise prise dans toute sa diversité (qui ne va en aucun cas à l’encontre de sa propre singularité, bien au contraire). Un lieu où la langue française, toujours avec une pensée pour les premières langues qui ont été parlées sur ce sol avant qu’il ne soit bétonné, permet en effet de réunir le joual, le créole, l’arabe, l’espagnol, le roumain, etc. et même l’anglais, sous la forme d’une solidarité inédite non seulement au Québec mais dans le Monde entier. Et c’est donc cela même qui constitue une possibilité de préserver et de renforcer la culture québécoise, qu’il faut mettre en procès; cela même qui essaye de faire du nouveau avec de l’ancien, plutôt que de détruire l’ancien jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien, qu’il faut condamner.
Soit, pourtant la plupart des gens, et la technocratie policière, la police technocratisée en premier lieu, ne parlent à ce propos que d’un « dysfonctionnement » qu’il s’agit de régler, comme s’il s’agissait seulement de prendre de l’Oméga 3 pour prendre soin de son âme, comme s’il s’agissait seulement d’un permis à obtenir pour que tout rentre dans l’ordre. Mais dans quel ordre (la question mérite d’être posée parce que tout le monde sait que derrière les petits problèmes, se cachent toujours les gros problèmes)? Dans cet ordre globalisé où il apparaît désormais impossible de différencier Bush de Sarkosy, et Harper de Charest? Dans cet ordre où il n’y a rien de plus normal que d’abandonner son identité et sa culture au profit de la toute puissance de l’économie et du marché? Dans cet ordre où le Québec est déjà mort avant d’avoir eu le temps d’y penser?
Soit, soit et soit, mais cela nous ne l’acceptons pas, et ce n’est pas la « police de la moralité » qui nous fera changer d’avis.
Car faut-il obéir à la loi lorsqu’elle nous mène au désastre, à la disparition d’ici 50 ans de plus de 50% de la diversité des espèces animales encore vivantes, ou encore au fait que les Haïtiens n’ont pas les moyens de manger le riz qu’ils font pousser eux-mêmes et sont obligés de payer 70 dollars américains une poche de riz lorsqu’ils ont donc les moyens de manger du riz, et que cette situation est à peu près la même pour plus des 2/3 de l’humanité, tout cela sous la surveillance armée de l’organisation des Nations Unies?
Autrement dit, faut-il continuer à foutre le Monde en l’air, simplement pour obéir à des lois que nous n’avons pas choisies et qui n’en sont donc pas?
Vos lois n’ont pas le monopole de la loi, et c’est peut-être au Québec, entre autre, qu’il faudrait commencer à y penser, à le dire et à agir. C’est ce que nous essayons de faire, et ce qui devait arriver arriva, on nous a mis hors la loi, car il faut désormais un permis, même pour faire la fête avec ses amis.
Une question est restée en suspend
Celle de l’avenir du local de l’archie
Nous ne pouvons répondre dans l’immédiat
Il nous manque encore quelques respirations
Nous vous tiendrons au courant dans les jours à venir
Veuillez nous excuser pour le « dysfonctionnement »
(ce n’est qu’un début, ils n’ont encore rien vu,
on va leur en donner du « dysfonctionnement », Ostie!).

À bientôt,

L’archie, sa fête et ses amis.


dimanche 24 février 2008

Retour aux sources

Cette fameuse soirée donc, la dix-septième du nom, au lendemain de la descente des descentes, de quoi eut-elle l'air ? Eh bien, étonnés fûmes-nous donc à nouveau d’être à nouveau étonnés !


La situation au commencement de la soirée était la suivante :


Pas une goutte d'alcool permise sur place.


Aussi, pas de console de son (retournée à son propriétaire qui craignait la perquisition), donc pas de DJ, pas de musique (nous nous débrouillâmes tout de même avec un petit ampli de guitare grincheux et old fucking school, deux entrées, un micro, une orgue, une guitare de gaucher et une caisse claire)

Nous eûmes donc droit à un véritable retour aux sources des premières soirées Mot de Passe, du temps du Dépanneur-Café (lieu honni), alors qu’il n’y avait pas de permis d’alcool et pas d’instruments sinon un piano désaccordé.

Ceci eut pour résultat de faire le tri entre les prospecteurs de débauches et les réels amateurs de poésie. Et en effet, QUE DE LA POÉSIE nous eûmes hier soir, de plein fouet, tout en pureté, sans fioriture, sans cache et double-fond.

Notons aussi que certaines expressions se virent prendre une drôle de tournure, tel que microuvert jusqu’à plus soif… (même sans alcool, ou peut-être grâce à cela, la soirée s’est tout de même terminée à 5h du matin… vous avez bien lu.) La troisième et dernière partie de la soirée, celle des véritables guerriers, nommée ainsi car il y est difficile de garder soutenue l’attention d’une bande ivre d’auditeurs, devenait plutôt la partie des véritables guerriers aptes à garder en salle des gens qui venait de manger cinq heures de poésie d’affilées à boire du thé glacé et du V8.

Ce dont on se souviendra de cette soirée :

D’abord l’ambiance générale. Les évènements étant ce qu’ils sont, personne ne fut averti des péripéties de la veille, ce qui donna une teinte de privilège à la présence, vue l’incertitude de la suite des choses. Chacun y alla de sa participation, et surtout de son émotion d’une peut-être ultime expérience de l’Archie et de la soirée Mot de Passe en son sein. Les moments touchants se sont multipliés, les larmes nous venaient presque. Certains ont écrit sur place des textes de circonstances, certains l’avaient fait l’après-midi ou le matin ayant été mis au courant de la situation, offrant un déversement intempestif de conscience du lieu. Le rythme général fut au quart de tour, malgré l’absence du DJ. La poésie avait sa place, partout. Les silences furent magnifiques, implicitement choisis et surtout sentis par les auditeurs, ressentis par le poëte.

Aussi, hors poésie, on eut droit à une participation complémentaire à point ; numéros de magie époustouflants, avant de reprendre le microuvert au retour d’entractes, - merci d’ailleurs à notre ami Filipe Matos, magicien et illusionniste d’exception. Aussi notre ami qui en était à sa première présence et qui passa la soirée à gonfler des ballons et à en faire des figures, caniches, statues, créatures polymorphiques, merci ! Et que dire de cette acrobate du cirque, jouant avec son équilibre jusque sur le comptoir, sublime, du sublime. La musique aussi, complétant la poésie, merci à tous les musiciens, il y en eut tant (!), nous ne les nommerons pas.

Pour la poésie, que mentionner de ce tourbillon en archipel,

D’abord la présentation de Baudelaire, auteur de la soirée, à hauteur d’habitude. Ensuite mentionnons entre autres, l’âme Quidam, bien en possession de la scène, venu partager dans toute la fluidité de la soirée Mot de Passe un grand nombre de ses textes, dont plusieurs bien sentis dans leur intimité, et reçus comme tel par les gens présents. Les classiques aussi: le strip-tease non-terminé de Mademoiselle de Laval, et les pages qu’elle tournait sur son genou, à quand la suite Brigitte ? à quand la suite ? Les réactions étaient toujours aussi splendides au son de ses farouche22 et Alonzo1. Jocelyn et sa poésie municipale #2, sur Hochlag, toujours aussi à souhait. JSL nous faisant l’honneur et le plaisir d’un texte à ses boss. Yvon avec un texte que nous n’avions jamais entendu, et c’était, selon le Malin, le meilleur texte qu’il eut fait à date (mais où le cachais-tu coquin !). Aussi Yvon, pour ajouter à la présentation de l'auteur du soir, nous fit la lecture de Baudelaire Les litanies de Satan, et tous répétaient en choeur Ô Satan, prends pitié de ma longue misère ! Baudelaire, notre magnifique syphilitique, du nous entendre de là-bas ! Cette demoiselle de Québec bien acharnée à y faire vivre la poésie. Et Mademoiselle Grimaldi allant devant pour lire, et au moment où elle dit ce passage : « Je te quitte. » Jonas au fond de la salle, saoul (semble-t-il, on tient cela du Journal), s’écroule sur une table, la renverse et brise quatre verres ! Silence total. Elle répète au micro : « Je te quitte. » Rire général. Virginie, quelle présence, depuis les premières soirées, nous avons vu l’évolution, de Virginie à Virginie, dans la grâce du nonchaloir, elle est aujourd’hui plus à l’aise devant cinquante personnes qu’il y a dix mois devant dix personnes, c’est magnifique et beau à voir, et quel texte, un souffle à agrandir, à porter plus loin, encore plein de possibles non-avenus. Salutations du commissaire.

Les textes sur l’Archie furent certainement les plus touchants (en plus des témoignages d’affection reçus de toute part). Sébastien BG, merci. Quel travail, quel artiste, quel citoyen. Nous y sommes. Rémi, merci pour tout, prenant la parole sur la maladie, sur les circonstances entourant l’Archie, que tu portes comme un Atlas heureux, ce sont des larmes qu’il fallut retenir, cent fois plutôt qu’une. Merci à toi notre frère, merci, merci, merci.

Les absents y ont aussi beaucoup perdu, petite flèche à Bobb ici, mais que n’as-tu entendu Cadillac Moon (black remix) par Black himself !

Un autre mot attentionné pour deux personnes qu’il faut remercier. Stéphanie Bacher et Larissa Dauphin. C’est deux n’ont jamais lu devant, n’ont jamais publié dans le TakeOut, mais elles étaient là à la toute première soirée Mot de Passe, elles sont venues chaque fois qu’elles ont pu, et elles étaient présentes hier. Que dire… sinon que ça nous touche beaucoup. Merci ! Au plaisir de vous revoir évidemment, expertes en la soirée !

Enfin, pour terminer, nous avons à nouveau remarqué hier un détail que nous n'avons jamais vraiment abordé. Vous devriez savoir, néophytes, que personne n’est jamais présenté à la soirée Mot de Passe, le micro est là, quand il ne s’y trouve personne vous y allez, et vous lisez. Ceci pose tout un chacun sur un pied d’égalité que seule la poésie repositionne, c’est-à-dire qu’il n’y a pas d’invités choisis et donc que l’on doit se sentir obligé d’écouter. Ceci fait qu’il peut être complexe d’obtenir réaction ou écoute des gens, si le texte lui-même ne le sollicite pas, mais ce dont on se rend maintenant compte, c’est aussi que si la poésie est bonne (et c’est bien le seul critère), la réaction et ce que la foule donnera au poëte sont tout aussi extraordinaires qu’il peut en être pénible dans le cas contraire. Le niveau de don et de symbiose entre auditeurs et poëte accompli est d’une efficacité et d’une béatitude qui dépassent la grâce et l’extase. Nous en déduisons que c’est là la cause du nombre impressionnant d’inédits, quoi de mieux pour casser un texte.

« Give peace a chance » dixit un policier





« Give peace a chance » dixit un policier sortant de l'Archie... ironie quand tu nous tiens...

Hier soir, 23 février, eut lieu une soirée Mot de Passe historique, qu’elle soit la dernière ou la première d’une ère nouvelle, le destin l’a particularisée. En effet, pour vous confirmer les rumeurs qui circulent déjà allègrement, le local de l’Archie eut bel et bien droit à la visite d’une armée de matraques venant y exécuter quelques devoirs incompris.

Rappel des faits :

Vendredi, 22 février de la deuxième année d’existence de l’Archie.

À nouveau, la démonstration fut faite que les ordres exécutés rendent les voies de la loi impénétrables, combien plus que celles de Dieu.

Vers 22h donc, une dizaine de voitures de police se sont garées devant le local.

Y’en avait de la track de chemin de fer jusqu’à Van Horne. Une vingtaine de policiers, une dizaine d’inspecteurs (et de jolies -trices) de l’escouade de la moralité publique (ça ne s’invente pas !) et quatre agents undercover (eh oui ! comme dans les films !). Un moment, il y eut plus de force de l’ordre que de force du nous.

Une mésentente et certains points de litiges qui seront réglés d’ici mercredi prochain ont provoqué cette descente des descentes. Revenez donc au cours des prochains jours connaître les plus récents développements quant à ce monde dans le monde où vous étiez chez vous.


Tout ceci dit, l’Archie, quoi qu’il lui arrive, vivra certainement à jamais, dans son souvenir implacable, et le Triumvirat y organisant les soirées poésies, nous nous sommes sentis naturellement porte-étendards et hérauts d’une trace qui se pouvait laisser. C’est dans ce sens que nous lançons ici même un appel de textes pour un numéro hors-série du TakeOut poésie, spécial Archie.

C’est-à-dire que nous y réunirons tous les textes inspirés par l’Archie-même, que nous avons déjà en main au nombre de la dizaine, et que nous espérons encore grossis.

Envoyez donc vos textes à editionsarchipelliers@gmail.com,

Avec pour sujet : Takeout Archie.

Merci déjà, et pour laisser une bonne idée, voici quelques textes de ceux susmentionnés.




SANS TITRE

ELISE TONGSANG

Alors c’est un soir incertain, tu prends cette rue obscure qui finit en cul-de-sac, sur une voie ferrée – Il y a là un bâtiment industriel, tu entres, c’est au sous-sol que ça se passe, tu sais pas trop mais tu descends, tu sais pas où

et là tu entres dans l’antre des concupiscences

Il y a là un grand comptoir, sur lequel déjà tu poses ton coude comme d’autres qui n’ont pas l’air si louches, même qu’ils te ressemblent, échoués là, naufrageurs du destin, du désir plein les mains, du sourire plein la bouche

Alors tu poses ton trop-plein dans ton grand vide

Il y a là une scène et les mots défilent en guitares, en trompettes, en triangles. T’y verras des filles en guenilles, des tours de magie, des enfants petits et grands qui s’y déploient dans un instant impérissable

Tu peux y boire, y manger, y fumer jusqu’au bout des mots que tu inscris dans les toilettes sur le mur du monde où tu deviens ton propre commencement

Alors tu t’enivres d’absolu

Et tu poétise ta folie

Tu parcours les chemins de l’être et tu transcendes la simplicité de t’offrir, et Allez maintenant tu danses et tu lèves ton verre au doux baiser de la liberté que t’offre ta singularité

Tu sais la fragilité

Tu sais la fragilité

Tu sais ta fragilité

Prends la beauté et baises-là avec tendresse et bestialité

Tu es au local de l’Archie.




SANS TITRE

ARTÉMIDE

J’ai écrit hier soir pour ce soir

Pour vous dire que ce soir n’est pas n’importe lequel

Ce soir où les mots passent

Au Take out, à l’emportée

N’importe lesquels du moment qu’on y croit

J’ai écrit hier soir à la suite de tous les autres

Avec l’espoir pour maîtresse et des cauchemars d’allégresse

J’ai écrit hier soir en nous sentant déjà là

Au fond de ce terrier public

À l’heure d’un monde privé de place

Où c’est à présent sous la terre qu’il fait clair

Sous la terre que nous parvenons à senti le ciel

J’ai écrit hier soir de ma main pour le crier ce soir

Où nous serons peut-être trois ou quatre ou cent mémoires

L’air de rien, rempli d’air à souffler sur le fleuve

Pour qu’il retourne là d’où il vient

Et qu’avec lui la mer recouvre le futur du nouveau monde

Et ne laisse flotter que ce qui est venu au nom de ce qui vient

Pour enfin partager l’avenir du monde nouveau

J’ai écrit hier soir

Sans autre histoire que celle qui me lie à hier et à demain

Pour vous dire que ce soir : nous sommes bienvenus chez nous !




À MONSIEUR MONSIEUR LE MAIRE

SÉBASTIEN BOULANGER-GAGNON

23 février 2008


À qui de droit,


Le SPVM Monsieur Tremblay, OK je m’explique, je vais commencer par la fin puisqu’on nous l’a imposée au début. D’un coup de vent dans la porte d’entrée vitrée, d’un arrière goût, coup dans le dos, une gorgée avalée de travers comme un manque de tact entre deux respirations, une effluve d’alcool illégal aux narines bien à l’affût de ce qui ne ferait pas leur affaire, leur bizness Monsieur. Alors voilà : ces flics nous ont fait chier, je l’ai dit maintenant je m’explique. On nous a rentré de force au souper 15 agents de police dont 4 agent trouble… 15 pions par décision qui n’est pas la leur, et 4 espions, 19 et plus plus tard dont une majorité que vous qualifieriez de bornés sur une chaussée trop petite pour ce pourcentage précis de policiers bons qu’à faire la circulation. A-t-on besoin de brigadiers Monsieur le maire? Nous naviguons à travers vos bornes Monsieur. Nous ne nous pilons pas sur les pieds ici, nous nous arrêtons nous-mêmes mais juste quand c’est assez et que nous n’avons plus soif. C’est suffisant Monsieur le Maire, au fait, tassez vous un peu, j’aimerais parler pour qu’ils m’entendent aux gens qui sont au-dessus de vous - vous écrase-t-on Monsieur le Maire, Monsieur de l’arrondissement ??? non, pas nous, je sais, pas nous… le «on» dans ma phrase exclue la personne qui parle, dans le langage de l’argentourage.
Monsieur, en anglais : dear Mister the Mayor we exclude the person who’s speaking words - oh you don’t want that I’m sure. Juste assez fort pour qu’ils m’entendent par-dessus votre épaule Monsieur le maire… Monsieur le maire ce n’est pas moi qui parle, non, pas juste moi, c’est nous qui signerons en bas… nous n’aurions même pas besoin Monsieur le Ministre, Monsieur le Président, Monsieur le Décideur, Monsieur le juge, avocat de l’offense, article 8.4.2.B voilà car nous avons déjà parlé, grandi, gradué, évolué, partagé, communié, vécu, repartit avec nos mots à deux sens, l’autre et le nôtre.


Alors Monsieur le Gars-égale-à-nous, nous avons engendré action participative pas trop pensive ni monosyllabique - mais juste assez archie-tecte du futur à créer, à repenser - vous entendez ce discours plusieurs fois en même temps si vous parlez plusieurs langues, j’en suis certain, au moins en autant de langues qui ont résonnées ici. Saurez vous nous guider sans que nous ayons le luxe d’acheter un avocat assez fou pour défendre ce que vos hommes en bleu appellent le marché des légumes lorsqu’ils sortent fier de leur descente et remonte les marches en riant des hippies et en chantant Give Peace a Chance par moquerie?


Auriez-vous la bienséance de fermer les yeux sur une possible bévue? Et, sans retravailler la justice prudente, reconsidérer un lieu commun où nous aurions voulu vous inviter si ce n’aurait été du fait que, trop populaire, ont puisse voir les flics banalisés payer pour une bière pour ensuite nous prendre la main dans le sac?


Clairement Messieurs influençants 1001 décideurs alors que trop d’entre eux ne ferment les yeux sur ce genre de chose que lorsqu’ils se trouvent dans une cave à pot-de-vin sans que les secrets ne percent la pierre… Alors que nous faisons nos rapports d’impôts, que nous subsistons sans aucune subvention, que je et - c’est la même chose - nous, ne demandons rien, que je sais le coût de quatre murs et d’un plafond, que c’est tout ce que nous voulons, Monsieur le Monsieur, car le sol que nous foulons tous, lui, existe déjà pour nous tous, vous inclus, Monsieur. Nous le foulons tous.


Trop de places ne sont pas la nôtre, nous qui revendiquons un autre possible. Avons vu, voté, participé, engagé, à des spectacles qui deviennent un spectacle pour des yeux vides avides éclaboussés entre le quotidien, amusés.


Avons créé ici par notre présence, notre vivacité, notre envie, notre goût de parler pour ne pas rien dire et avons trouvé ce que nous créons, tous pendant une soirée mile-endienne d’un je me souviendrai d’un je me souviens sur un bout de bois qui n’était avant nous qu’un arbre sur une terre même pas défrichée.


Un permis d’alcool Monsieur? Si c’est ça se sera ensuite un permis de spectacles, un permis de piste de danse, un permis de parler, un permis d’écouter, un permis pour entrer un permis pour les toilettes, un permis pour les gicleurs, un permis pour la bouffe, un permis de réunion, un permis de vivre. Un permis de quitter? NON NOUS N’EN VOULONS PAS DE VOS PERMIS. Nous ne sommes pas un concurrent à vos bars de la métropole. Ces bars où la musique y est si forte que nous devons faire semblant de comprendre ce que nous nous disons pour ne pas nous répéter sans cesse. Ici plusieurs personnes parlent à plusieurs personnes et un à la fois. Et ce qui est créé, lu, essayé, lancé en l’air sert bien à quelque chose, le soir de son dévoilement comme plus tard.


Ce lieu autonome, si un jour, est forcé d’être quitté sur la base d’exponentielles lois sera tellement vide après ce qui s’y est passé qu’il se repliera un peu sur lui-même. Nous ne voulons pas ça, Monsieur. Car ce lieu n’est pas qu’un lieu physique mais un lieu de la pensée, du partage, de la poésie et parfois même de bévues qui sont et devraient être tolérables. Comme nous tolérons des textes médiocres ou mâchouillés. Comme nous laissons la chance de fouler la scène libre d’un micro ouvert, Monsieur.


Alors nous aimerions, Archipelliers, fondateurs et voyageurs de l’Archie, signataires de cette lettre s’y retrouvant dans le je, vous demander ;


1. de reconsidérer la fermeture possible de ce lieu ;

2. de nous fournir un lieu de remplacement le couperet tombe ;


Et nous aimerions aussi vous rappeler sans gêne …


...avant qu’ON exclue la personne qui parle, que NOUS inclue la personne qui écoute.


***


C’était là quelques textes choisis pour laisser entendre le ton,

Envoyez vos textes, inspirés. Naturellement.

editionsarchipelliers@gmail.com

l'appel de texte pour le TakeOut poésie spécial Archie est lancé.

jeudi 14 février 2008

VIDÉO - Mange ta ville

Voyez une entrevue filmée à l'Archie-même avec les poëtes Carl Bessette et Queen Ka, dans le cadre du spécial Mange ta ville sur les mots, à Artv.

cliquez simplement ci-dessous:
http://www.mangetaville.tv/Web-Tele/?mid=185

bon visionnement.

mardi 12 février 2008

derniers mois...

Ce retour sur les derniers mois s'impose ici. Aussi, afin de vous donner une impression de cet évènement poétique qui naturellement nous dépasse presque totalement, nous livrerons pêle-mêle les souvenirs qui nous viennent à l’esprit. Bien sûr il serait sûrement d’à propos de dire d’abord et avant tout merci à tous ceux qui ont participés aux dernières soirées Mot de Passe, puisqu’étant un microuvert suivant immédiatement la présentation traditionnelle de l’auteur du mois, ce sont toujours les gens dans la salle qui font eux-mêmes la soirée, et non pas nous seuls, si loin de là.

Les derniers mois ? tonnerre ! D’abord, notons particulièrement qu'outre la présentation du début, qui par ailleurs se raffine et dont on se délecte de plus en plus, plusieurs nous ont en plus fait découvrir des auteurs plus ou moins connus dont ils appréciaient particulièrement tel ou tel passage qu’ils ont lu et partagé. Ce geste est toujours riche et sera toujours estimé. Notons au sein du nombre effarant de découvertes Jacques Breault par Jonas, merci ! Aussi Geneviève Desrosiers, digne de mention. Puis les poëtes classiques rapés avec beat et scratch ! Mais surtout les poëmes de L’avenir furent une révélation qui toucha et suscita cris et émerveillements, merci encore ! Notons ensuite notre premier poëme de silence en seize soirées. Nous n’avons réalisé qu’au moment de l’entendre (ou de ne pas l’entendre) que c’était la première fois en seize soirées où nous avions droit à un poëme de silence, surpris que nous fûmes d’être une fois de plus surpris ! Encore, toujours pêle-mêle, il y eut ce poëme à six dont vous pouvez voir les photos. Les six qui lisaient, chacun sa feuille, se sont dispersés dans la salle et ont marché, ont erré, en lisant à voix haute dans une cacophonie qui tenait de la prière créole, pour ensuite se réunir à nouveau sur scène et terminer tous ensemble le poëme. Il y eut aussi ce monsieur, vieux de 84 ans, qui vivait dans une maison de vieux et qui s’était fait encourager par son fils à venir lire ses textes à notre soirée. Cet homme toucha profondément et directement tout un chacun en lisant ses poëmes sur le thème du souvenir, sur ce que c’est que de vivre avec des souvenirs. Nous nous en souviendrons longtemps, et de lui, et de son sens, et du silence précieux qui s’est à ce moment répandu dans l’assistance. Puis dans la lignée de notre encouragement à la présence de poésie autre que française, nous sommes toujours choyés, et nous voulons ici rappeler cette poétesse qui récita en portugais, sur la guitare classique de Joey, traduit simultanément en français par une autre poëte, et l’enchaînement immédiat de textes en arabe libanais, chapeau, chapeau, chapeau. Rappelons encore cette poëte polonaise, et encore ce conte en espagnol, gestes à l’appui, qui en fit rigoler plus d’un. Comment oublier aussi Yvon Jean accompagné de son ami à la guitare électrique, d’abord sans et ensuite avec distorsion : fucking Led Zeppelin ! ! ! pour de la poésie ! D’ailleurs, parlant de ce notoire Yvon Jean, il nous offre toujours de splendides performances avec musiciens, toujours grave et électrisant, il est jubilatoire et surtout dépourvu de cette superficialité morbide dans laquelle nous en avons vu plusieurs autres sombrer. Et voir cette bohémienne taper sur son clavier au son des vers d’Yvon au point que le clavier en tombe de son pied ! intense.. quoi d’autre ! Aussi Brigitte Caron, fidèle à elle-même, nous la remercions pour ses performances si appréciées du public, à tout coup, simplement à tout coup. Autres évènements qui nous ont décontenancés, ce jeune homme, qui va devant, commence son poëme et soudain en cours de celui-ci, déballe une énigme, en ajoutant qu’il enlèvera un morceau de vêtement à chaque mauvaise réponse du public. Toutefois personne ne trouve la réponse et donc, il se déshabille complètement ! Et termine son poëme qui justifie parfaitement son nudisme ! Ceci s’est passé en novembre. Nous qui pensions en décembre avoir eu notre dose de tout-nu, voilà que dans la première demi-heure de la soirée, un type se lève de sa chaise alors que le micro est tout juste libre et dit : « bon, je vais allé lire », et bang ! d’un coup tout sec, il se déshabille, nu comme un ver et monte sur scène pour lire. Deux mois d’affilés avec des nus, nous eûmes peur en janvier de voir le phénomène se reproduire, de voir une tradition s’enclencher chez Mot de Passe, mais heureusement (ou malheureusement, c’est selon….) il n’en fut rien et lors de la dernière soirée, tout le monde conserva ses vêtements ! Nous parlions plus haut de la musique sur les textes, nous voudrions ajouter que les jams sont d’une perfection maintenant inégalée. À chaque soirée c’est la surprise d’excellence, la coche de plus, que ce soit notre très honorable D.J. Habitant avec trompette et piano offrant une performance de calibre aréna ! ou encore des gens assis dans la salle avec des instruments qui s’improvisent accompagnateurs tout en restant bien assis à leur place, vraiment, la musique et la poésie se sont rarement aussi bien propulsées l’une l’autre. Notons d’ailleurs côté jam ce fameux et ad vitam aeternamement mémorable texte de Jean-Sébastien « I publish in minds » Larouche, avec piano, trompette et caisse claire on ne peut plus parfaitement accordés, jazzy, improvisés et pourtant réglés au quart de tour sur le texte. Croyez m’en, depuis toutes ces soirées que nous organisons, cette performance de la dernière soirée entrait facilement dans le top 3 des évènements les plus miraculeux qu’il nous fut donné d’assister. Extrêmement rarement a-t-on vu autant de gens être collectivement transportés par de la poésie, non pas une ou deux personnes qui s’excitent, mais des dizaines de personnes qui crient à chaque trois mots ! dans un délire d’emportement collectif, semi-conscients d’assister à une manifestation de la parole à nulle autre pareille. Vous savez, il fut un temps où les vers déchaînaient les foules, hydres fantasques d’enthousiasme passionné que l’on ressentait sans retenue, et ce soir-là, nous y eûmes droit, à en rendre jaloux les trente siècles passés ! Cette performance restera à jamais un moment d’éternité, et même le performeur lui-même semblait secoué d’avoir vécu un tel instant, même s’il ne l’avouerait probablement pas. (Nous nous permettons ici de noter que c’est de loin la meilleure performance de Larouche qu’il nous fut donné d’assister, et qu’il est rigolo de voir ce que l’Archie et l’ambiance de la soirée Mot de Passe ont d’influence sur ces poëtes que l’on voit relativement souvent autre part, mais, c’est une supposition, dans des cadres beaucoup trop strict. Un autre exemple fut monsieur Cholette qui nous a offert il y a quelque mois ce qui fut la meilleure performance que nous l’ayons vu faire, et c’est donc dire parmi beaucoup, enfin..) Ces derniers mois il y eu d’ailleurs des textes sur l’Archie-même comme lieu et se fut toujours des moments forts, merci particulièrement à Élise. Quoi d’autre ? Armand qui débarque à 1h45 du matin provoquant un retour au micro avec une énergie nouvelle des poëtes engagés. Les textes inédits toujours aussi présents et dont nous devons remercier les auteurs de nous faire ce qu’il faut appeler un honneur. La manie d’écrire sur place aussi et souvent de lire ensuite est toujours aussi présente. Ajoutons deux moments cocasses pour les intéressés de ce qui concerne le Triumvirat lui-même : la dernière soirée a vu Rodney Noël offrir, selon les présents, sa meilleure performance à date, à 4h30 du matin, devant deux spectateurs et accompagné de deux musiciennes ! et à noter aussi en décembre la performance de Carl Bessette (qui continue soirée après soirée d’offrir ses pistes inédites accompagné de son D.J. et de musiciens) avec l’utilisation mémorablement théâtrale d’un éclair et de nuages sur scène !

Enfin bref, nous arrêterons ici les souvenirs qui nous viennent pêle-mêle, ce sera déjà cela de dit, si vous n’y étiez pas venez plutôt voir par vous-même ! Avant de finir ce message laissez-nous rire. Au Shift de nuit, que nous apprécions, du Festival voix d’Amérique de cette année, deux membres du Triumvirat vont faire acte de présence et demande à l’organisateur s’ils peuvent lire un petit quelque chose, ce à quoi celui-ci répond : « S’il reste de la place oui, mais faite vite la liste est presque pleine », nous répondons surpris : « Ah oui, déjà, il y beaucoup de monde donc ! » « Non, dit-il, c’est que le micro-ouvert est limité à douze personnes » « Ah oui !!!! » répondons nous en un même élan certain, « oui oui, il faut comprendre qu’après, les gens n’écoutent plus, la soirée ne fonctionnerait pas, vous voyez, etc., etc. » Et après s’être fait répondre cela, nous n’avons pas insisté, mais avons eu une petite pensée pour vous tous qui avez assisté aux soirées Mot de Passe. En effet, il est rigolo de se souvenir en autre de la dernière soirée, alors qu’il était 18h30, qu’il n’y avait que le Triumvirat sur place, préparant tranquillement la soirée, et que se présente soudain deux gars, avec l’un d’eux particulièrement agité, qui après cinq minutes sur place, déchaîné, lâche qu’il n’en peut plus, monte sur scène textes en mains, et va lire au micro, enragé de lire alors qu’il n’y a personne dans la salle ! Que quatre personnes présentes ! Et ce type a lu, entamant le bal à 18h30 (!), bal qui ne s’est finalement terminé qu’à 4h30 du matin ! ! ! Et jamais, de 18h30 à 4h30 avec des gens qui lisent, l’attention du public ne fut méprisante pour la poésie. Étonnant, et pourtant, pas tant.

Concluons que nous avons eu à une certaine époque peur de ce que pourrait devenir la soirée Mot de Passe, c’est-à-dire dériver vers le cabaret ou le spectacle. Toutefois, après les dernières soirées, nous sommes plus que jamais rassurés et contents de voir que la poésie est toujours là malgré nos craintes, et qu’il est d’autant plus clair que l’esprit de la toute première soirée Mot de Passe n’a pas été altéré d’un iota, l’esprit que nous espérions est toujours là et s’est même cristallisé, plus aboutis que jamais.

Un membre-organisateur de l’Archie, qui a vécu les années cinquante, les bouleversements des années soixante, les engagements des années soixante-dix, etc. a eu ces bons mots : « L’Archie en œuvre c’est la soirée Mot de Passe. Il se passe quelque chose ici, il se passe quelque chose, on ne sait pas quoi, mais on sait qu’il se passe quelque chose, ça c’est certain certain, comme aux jours de veille de révolution. »

Surtout, en définitive, ce qui est pour nous l’idéal, c’est qu’après une soirée Mot de Passe, on en ressort avec l’envie, le goût d’écrire, l’appétit encore plus prononcé pour la création, et ça c’est la récompense parfaite, et la raison numéro un de notre hâte à la prochaine soirée. Voici voilà, à bientôt.

Projet-p dernier ps

ps: un dernier commentaire avant de cesser définitivement nos activités en lien avec ce projet-p, très critique, que nous avons voulu démarrer. Étonnement, nous nous retrouvons de plus en plus fréquemment dans des situations où l’on nous parle d’évènements organisés par le Triumvirat, sans que notre interlocuteur sache qu’il s’agit de nous. Il semble qu’il se dise que la soirée Mot de Passe est pleine de fumée et que les policiers y descendent à chacune des soirées, que l’endroit où elles ont lieu sera bientôt fermé et que la soirée elle-même sera terminé. Il fut aussi dit par une éditrice dont nous conserverons l’anonymat, mais travaillant pour l’une des plus grandes maisons d’édition de notre chère métropole, que nous n’étions qu’une bande de jeunes punks, sans allure et inhospitaliers (!), sans retenue, sans foi ni loi, peut-être même sans respect !

Nous ajoutons ce post-scriptum pour rassurer les âmes de mauvaises fois, prêtant trop rapidement justice à l’inconnu, en rappelant tout d’abord que la soirée Mot de Passe a commencé dans un café tout ce qu’il y a de plus propret, sans même un permis d’alcool, donc sans débordements à craindre ! aussi le Triumvirat avait seulement jugé plus judicieux de s’adjoindre l’ambiance électrisante de l’Archie où l’histoire s’écrit, où les tentatives sont réelles et où les dogmes d’éternelles présentations, les maniérismes et les tics sociaux passent pour ridicules, ce qui aida inévitablement l’évènement.

Ajoutons ensuite que quiconque a côtoyé le Triumvirat n’a jamais pu se plaindre de ses manières si courtoises et consciencieuses.

Mais ajoutons surtout, et c’est pourquoi ce post-scriptum au projet-p, que la soirée Poésie du Café Sarajevo (on ne peut plus convenu et modéré) ainsi que ledit projet-p prouvent encore notre envie suprême qui est de voir les occasions de manifestations poétiques se multiplier et se multiplier encore et sans arrêt. Si l’on n’aime pas l’ambiance absolument libre et exploratoire de l’Archie et de la soirée Mot de Passe, eh bien ! nous vous encourageons de tout cœur et que ledit on y travaille sur le champ à la mise en place d’une autre soirée de poésie, et le Triumvirat sera certainement des premiers à passer le mot et à s’y intéresser.

Nous avons certainement participé ou assisté (toujours deux au minimum de nous trois) à plus d’une centaine de soirées de poésies au cours de la dernière année seulement et n’en attendons qu’un nombre plus grand encor ! qu'une participation toujours plus active de la part d’autres que nous !, nous n’attendons que cela ! de nouvelles associations, des recherches à faire, des présentations qui nous surprennent encore et toujours de l’activité poétique à découvrir, des paysages inexplorés qui s’offrent !

Bout d'ciarge!, vous n’aimez pas ce qu’organise cette bande de punk (quel gag quand même, nous des punks, c’est bien une vielle (notez que la vieillesse est tout sauf une question d’âge) qui a pu dire cela), et bien qu’attendez vous pour organiser votre propre soirée ! ! ! N’attendez pas que de grands noms se joignent à vous pour augmenter votre propre renommée ! N’attendez rien, surtout pas la renommée, et agissez par tous les diables ! Agissez, réalisez, accomplissez, le reste suivra naturellement, comme il se doit, c’est tout, et c’est bien assez.

Projet-p 003

Soirées Poésie du Café Sarajevo

Projet-p

Microuvert


Suite à l'engouement emporté de la soirée Mot de Passe, où le cadre-laboratoire n'avait mis qu'une dizaine d'évènements pour surprendre les plus extrêmes attentes, le Triumvirat, organisateur de la soirée Mot de Passe avait voulu contraster la liberté intégrale de l'Archie avec une occasion nouvelle et différente d'étudier le Verbe. La voix et l'ouïe avaient (et ont toujours il nous semble) soif également. Plus présente que jamais, cependant qu'elle n'a rien encor de son plein potentiel, la poésie se dotait d’un autre lieu fixe, et hebdomadaire, pour nommer son époque. Non pas que le Triumvirat renonçait à son précieux microuvert et à une SCÈNE, mais à cela s'ajoutait des invités, dépluchés, c'est-à-dire questionnés, par tous et toutes présents, dans l'interaction conviviale, dans le ton de la construction. Nous nous réunissions au Café Sarajevo pour consacrer du temps d'appréciation, de critique constructive, et les gens n'ont pas hésitez à venir poser des questions de tous les côtés du prisme aux poëtes dépluchés, je répète - de tous les côtés ! Cat si nous ne parlions pas poésie durant les deux heures de cette Soirée Poésie, quand le ferions-nous ?! n'est-ce pas ! Avec que des énergies consacrées à la poésie, parfois des défis, souvent des performances inédites, et si t'était un décrocheur tu allais apprendre et pis ben l'honneur ouvert d'être dépluché, l'avez-vous voulu, risqué ?... bref l'idée était bonne, l'engagement enclenché.


Seulement le Triumvirat s'est rapidement rendu compte qu'une soirée hebdomadaire tenait de l'impossible si nous voulions consacrer du temps à la création en tant que telle (et à la procréation aussi dit l'humain...) dans l'optique que le Triumvirat ne vit pas encore à ce jour d'hui de ses publications, de ses évènements et de ses mécènes. En plus de la soirée Mot de passe qui grossit d'impact au jour le jour (!), les membres du Triumvirat souhaitent avant tout continuer leurs projets, communs et particuliers, une pièce de théâtre et un disque pour un, un recueil pour l'autre, une maison d'édition en plein essort enthousiaste d'avenir et d'époque à nommer, etc., etc., etc., etc., et dans tous ses projets aux stimulis sans-nom, la soirée du Café Sarajavo se devait de perdre des plumes.

La décision fut donc prise de prendre le temps consacré à la soirée poésie du Café Sarajevo pour plutôt faire du lobbying en faveur de la poésie elle-même. C'est donc dire que nous vous promettons non pas la mort d'un autre évènement poétique, à savoir les lundi dont il est ici question, mais plutôt la venue au monde prochaine de nouveaux évènements seulement plus évènementiels et non obligés à une date hebdomadaire propre, et à cela nous ajoutons aussi la promesse de collaborations nouvelles à venir entre le Triumvirat et de nouveaux comme d'anciens organisateurs de la scène poétique montréalaise, ne pouvant en dire plus puisque les pourparlers sont en cours en ce moment même.

Notre objectif est toujours le même: la poésie.
et croyez m'en, elle est bien plus près de vous que vous ne le croyez. Les efforts ne sont pas réduits par cette annonce de la fin du projet-p, à peine naissant. Les efforts sont décuplés à tous les jours.

De grandes actions s'alignent,

recherchez les,


nécessairement,

la Rencontre est un droit sacré,


agissez ainsi,

agissez aussi,


qui que ce soit que vous soyez,

L'UNIVERS COMPLOTE,

et tout le reste en découle.