L'été de Mot de Passe

votre soirée littéraire

Mot de passe

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maintenant de façon évènementielle

ouvert à 20h et on commence une heure plus tard.

La contribution est volontaire.

(Mais n'oubliez pas: NOUS VOULONS VOTRE BIEN!!!)

Dieu, l'Humain et le Malin, sans ardeur ingrate,

Triumvirat et compagnie, de chaque strate,

Muse on veut faire sans mais le reste on y rate,

Nous t'invitons, viens donc ! Poésie scélérate.

le triumvirat
organisateur des soirées Mot de Passe

rodney noël raphaël de gaspard carl bessette

mardi 26 février 2008

mot de l'Archie


Vous le savez donc, ça y’est, ce qui devait arriver arriva : 20 policiers « de la moralité » ont pris d’assaut le local de l’archie ce vendredi 22 février, à 22hOO, juste avant que les musiciens ne montent sur la scène sur laquelle pour finir ils ne sont pas montés, expulsés comme toutes les autres personnes présentes, après avoir été identifiés en bonne et due forme par ces gros messieurs en bleu uniformes. Seuls n’ont pas eu le choix de rester les deux personnes responsables du comptoir, ainsi que ceux qui ont accepté de se présenter comme responsables du lieu, avant de se voir identifier à leur tour avec une photo en bonus (espérons au moins qu’ils nous en offriront un exemplaire).

Résultat des courses :
Perquisition de l’alcool et de la caisse (pour un montant total d’environ 600 dollars… les enfoirés).
Invitation forcée des responsables en question à comparaître devant Monsieur le Juge, dans les mois à venir, pour apprendre le montant de l’amende à payer (une situation similaire avait coûté à des amis la maudite somme de 3500 dollars, espérons que ce ne sera pas plus).
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Et, surtout, interdiction de l’alcool à l’intérieur du local, sous peine de sérieux problèmes qu’une levée de fond ne suffirait sûrement pas à régler.
Interdiction de l’alcool entres autres, mais également de fumer, de se réunir à plus de cinq personnes, etc. Interdiction… à moins de demander des permis que nous ne pouvons obtenir dans l’état actuel des choses (local commercial, pas d’issue de secours, pas de deuxième toilette, etc.), et dont nous ne voulons pas de toute façon, de peur de devoir finir par demander un permis pour boire une bière chez soi, voire même, un de ces jours, pour pouvoir respirer…
Mais ne riez pas, nous n’en sommes peut-être pas si loin, puisque ça y’est, c’est fait, ce qui devait arriver arriva : ça prend désormais un permis pour faire la fête avec ses amis; comme si ce n’était pas là l’un des droits (pour ne pas dire l’un des devoirs) humains les plus fondamentaux...
Certains nous diront sûrement qu’on exagère. Peut-être, mais jusqu’à quel point et pour encore combien de temps? Qui a le sentiment, en effet, aujourd’hui, de pouvoir faire la fête avec ses amis lorsque après dix heures du soir le voisin s’empresse d’appeler la police pour tapage nocturne? Lorsqu’il n’y a plus un bar où l’on peut se comprendre sans devoir se répéter quatre fois avant d’y parvenir tellement la musique est forte, et où la moitié des gens passent la moitié de la soirée dehors non seulement pour éviter aux habits de sentir la cigarette, mais également et surtout pour éviter un surplus d’intensité partagée qui constitue justement le fondement de toute fête véritable? Qui a le sentiment de pouvoir vraiment faire la fête en dehors du bois, d’« avoir du fun » dans les bars de Montréal sans disposer par ailleurs de plus de vingt dollars à dépenser pour sa soirée? Bref, qui n’a pas eu le sentiment en pénétrant le local de l’archie de découvrir un endroit où pouvoir vraiment faire la fête, le party, la chouille, pour éventuellement ressortir à la lumière du petit matin après avoir partagé autre chose que du bruit et de l’insignifiance, et même de l’amour pourquoi pas?
Faut-il préciser par ailleurs que cette fête, bien loin d’être une fin en soi (bien qu’elle pourrait y prétendre), était également le moyen de permettre aux musiciens, peintres, sculpteurs, philosophes, clowns, poètes, et à tous ceux et celles qui continuent à faire l’expérience du Monde en essayant de lui rendre ce qu’il leur offre, de bénéficier gratuitement (également grâce à du bénévolat) d’un lieu pour créer et œuvrer à ce qui nourri la culture québécoise prise dans toute sa diversité (qui ne va en aucun cas à l’encontre de sa propre singularité, bien au contraire). Un lieu où la langue française, toujours avec une pensée pour les premières langues qui ont été parlées sur ce sol avant qu’il ne soit bétonné, permet en effet de réunir le joual, le créole, l’arabe, l’espagnol, le roumain, etc. et même l’anglais, sous la forme d’une solidarité inédite non seulement au Québec mais dans le Monde entier. Et c’est donc cela même qui constitue une possibilité de préserver et de renforcer la culture québécoise, qu’il faut mettre en procès; cela même qui essaye de faire du nouveau avec de l’ancien, plutôt que de détruire l’ancien jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien, qu’il faut condamner.
Soit, pourtant la plupart des gens, et la technocratie policière, la police technocratisée en premier lieu, ne parlent à ce propos que d’un « dysfonctionnement » qu’il s’agit de régler, comme s’il s’agissait seulement de prendre de l’Oméga 3 pour prendre soin de son âme, comme s’il s’agissait seulement d’un permis à obtenir pour que tout rentre dans l’ordre. Mais dans quel ordre (la question mérite d’être posée parce que tout le monde sait que derrière les petits problèmes, se cachent toujours les gros problèmes)? Dans cet ordre globalisé où il apparaît désormais impossible de différencier Bush de Sarkosy, et Harper de Charest? Dans cet ordre où il n’y a rien de plus normal que d’abandonner son identité et sa culture au profit de la toute puissance de l’économie et du marché? Dans cet ordre où le Québec est déjà mort avant d’avoir eu le temps d’y penser?
Soit, soit et soit, mais cela nous ne l’acceptons pas, et ce n’est pas la « police de la moralité » qui nous fera changer d’avis.
Car faut-il obéir à la loi lorsqu’elle nous mène au désastre, à la disparition d’ici 50 ans de plus de 50% de la diversité des espèces animales encore vivantes, ou encore au fait que les Haïtiens n’ont pas les moyens de manger le riz qu’ils font pousser eux-mêmes et sont obligés de payer 70 dollars américains une poche de riz lorsqu’ils ont donc les moyens de manger du riz, et que cette situation est à peu près la même pour plus des 2/3 de l’humanité, tout cela sous la surveillance armée de l’organisation des Nations Unies?
Autrement dit, faut-il continuer à foutre le Monde en l’air, simplement pour obéir à des lois que nous n’avons pas choisies et qui n’en sont donc pas?
Vos lois n’ont pas le monopole de la loi, et c’est peut-être au Québec, entre autre, qu’il faudrait commencer à y penser, à le dire et à agir. C’est ce que nous essayons de faire, et ce qui devait arriver arriva, on nous a mis hors la loi, car il faut désormais un permis, même pour faire la fête avec ses amis.
Une question est restée en suspend
Celle de l’avenir du local de l’archie
Nous ne pouvons répondre dans l’immédiat
Il nous manque encore quelques respirations
Nous vous tiendrons au courant dans les jours à venir
Veuillez nous excuser pour le « dysfonctionnement »
(ce n’est qu’un début, ils n’ont encore rien vu,
on va leur en donner du « dysfonctionnement », Ostie!).

À bientôt,

L’archie, sa fête et ses amis.


1 commentaire:

Anonyme a dit...

Vive le triumvirat...
Comme je vous aime cher amis
Et comme je vous admire
Dans ces temps de controverse
Vous saurez le port garder
Il ne sera pas dis
Que police rime avec poésie
À choisir l'encre ou le sang
Le choix est simple
Partons la révolution
Rien de moins
Rapaillons nous
Luttons ensemble
Pour la liberté
De parole, d'exister
Soyons fort
Restons fier
Il ne sera pas dis
Qu'exécuteurs de régime
Mèneront encore nos vies
Déciderons pour nous
Qui a-t-il de plus loin d'un poète
Qu'un policier...
La jalousie a fait fermer l'Archie
La passion renaître celle-ci fera
C'est le combat de la liberté
De la parole
Du droit au poète d'exister
Ils ne nous Nelliganiserons pas...
Tenez vous le pour dis
Je mourrai pour la poésie...
Qu'est-ce qu'un peuple sans artistes?
Levons-nous poètes ensemble
Tenons nous serrés
Poète ...pourquoi pas tueur...
Disait à Émile Nelligan son père
Avant de le faire interner
Ne nous laissons pas assujettir
Par une bandes d'abrutis
De serveur de système
Qui applique des règles faites pour des bandits
Sommes-nous si criminel que cela?
Qu'avons nous fait de si mal
Croire à un changement
Au pouvoir des mots
De la liberté de ceux-ci
Vous savez, ont aime pas les gens libres
C'est pour ça qu'on écrits, récite
Qu'existe l'Archie
Ils faut résister
Ne pas s'aplaventrer
Devenir enfin un peuple qui se respecte
Avec sa culture , ses poètes
Et plus subir l'état-policier
Regardez-nous bien aller
Just watch me
Comme disait un célèbre crottés...
Y crèront pas à ça...

Y nous tairont pas les crottés

Yvon Jean,
Fils de bûcheron,
Petit-fils de côlon...
Pis poète sacrament...