L'été de Mot de Passe

votre soirée littéraire

Mot de passe

WHO ?

knows

QUAND ?

maintenant de façon évènementielle

ouvert à 20h et on commence une heure plus tard.

La contribution est volontaire.

(Mais n'oubliez pas: NOUS VOULONS VOTRE BIEN!!!)

Dieu, l'Humain et le Malin, sans ardeur ingrate,

Triumvirat et compagnie, de chaque strate,

Muse on veut faire sans mais le reste on y rate,

Nous t'invitons, viens donc ! Poésie scélérate.

le triumvirat
organisateur des soirées Mot de Passe

rodney noël raphaël de gaspard carl bessette

vendredi 7 décembre 2007

TAKE OUT 4

Voici finalement quelques extraits du Takeout poésie n,4, pour nos chers internautes n'ayant pas réussi à mettre la main sur un exemplaire artisanal de ce recueil de textes lus ou inédits de la soirée Mot de Passe. Bienheureusement pour eux, le Takeout poésie suit une tendance nettement marquée qui fait de ce dernier-né, n,4, le plus volumineux à date, et c'est donc la conscience sereine que nous offrons ici un grand nombre d'extraits, sachant que reposent encor des amas de trésor laissés aux paquets de feuilles volants.

QUATRIÈME DE COUVERTURE:
Pour quelques-uns d'entre nous, les soirées Mot de Passe, dont le Takeout est la trace, sont le signe d'une éclaircie ; l'ouverture peut-elle être élargie, et faille, devenir brèche? la première syllabe de notre expression?* Nous ne savons pas, nous l'espérons seulement. Quatrième adresse Takeout, et d'importance, car elle prend allure de voie, et commune; cette rencontre marque nos pas et, de quelque façon, nous précède. Takeout, donc, cela comme un rapport de recherches, offre de traces, aux concernés, curieux, égarés, flâneurs même; étant de toutes dérives, ce recueil s'ouvre à tous les accueils (y comprit le bac vert), il n'a nul lieu d'arrivée précis, c'est un écart et partie d'une amorce.
* Aux derniers flâneurs: forcer l'époque à dire son nom.


Quelques extraits:



CE QU'IL RESTE EN NOUS D'HUMAIN

ROBBERT FORTIN

Soigne-toi prépare ta chute
dehors le spleen t’aspire
avec le nom des oiseaux

des arbres siphonnent l’effet de serre
le désert fait fondre les glaciers
tu voudrais de la beauté où il n’y en plus
ce qui t’a fait léger le vent l’a incendié

tu es jeune et souple
tu t’offres entier à l’alchimie de l’aube
tu écris tout sur des bouts de papier
quelques blessures les mots
que tu caches dans ta main

tu étends tes voyages à l’échelle du monde
tu surplombes la lenteur par dessus les questions
petit collier de chien manque à tes dragons

ta liberté se complique
dois-tu éclaircir le trop d’exceptions
que tu as griffonnées dans la marge

le soleil crâne dans ton poing
à la rose tu réponds : provoque
la durée lumineuse de la chance

tu lances les dés sur l’herbe
avec cette espérance accessoire qu’ont les visages
des gens qui quantifient leur chance

tu vois ce qui reste en nous d’humain
il faut que tu t’y fasses
en tenant compte de l’impensable
et des secondes vidées de sens





MATIN

VIRGINIE BEAUREGARD-DYOTTE


soirs

immortels déclins
se succèdent

Le matin vit et ne se répète pas
Celui qui souffle entre mes doigts
Ne se présente pas en accéléré
Le matin qui naît dans les parcs tranquilles
Se mange par les pores
Et se dévore par la veste trouée

Et son corps le soleil
Se pratique sur mon coude




NON VENDUS

IDEM.

Les décors invisibles

interligne entre ici et partout

Se colportent en caravane


Continents sablés ou jardins enchantés
À la cime de nos yeux
Comme vanitas et voluptas non vendues


Les chiens aboient la caravane passe





(SANS TITRE)

ARTÉMIDE

Tu cris fort pour te faire entendre
Pour affronter l’angoisse de n’être pas entendu
L’angoisse de n’avoir rien à dire

Tu rimes, tu bouges et tu t’excites
Et déjà tu ne respires plus
Le sol a disparu et tu cherches tes pieds
Tout s’effondre et tu t’écroules face à toi dans les autres

Dans les eaux troubles tu es à présent
Tes cris sont devenus murmures
Au fond de l’odeur de tes mots
Que tu frottes les uns aux autres
Pour attirer tous ces regards
Qui se détournent de ta honte et de ta nudité

Nudité, ça aussi ça rime
Ça rime avec nul

Celui que les mouches enculent pour qu’il se taise un peu, pour qu’il se baisse à la hauteur de ses mains et qu’avec elles enfin il apprenne à parler pour retrouver ses pieds.








(SANS TITRE)

RODNEY JEAN-NOËL

Disons que l'heur, en ce moment, est une tourelle de la mémoire

Redécouvrant l'homme en son sens

Couleur d'essaims et de chevaux, la pluie venant au soir, un songe








ET PUIS...

YVON JEAN

Allez donc voir si…et puis…
Après seulement, peut-être, alors…
Maintenant plus rien, cependant l’ennui
Mortifère, insinue, désuni, très à tort


Entrouvez-vous me disais-je, contre nous
Inaltéré, déconfit, attristable de toi
Pantelante, dépoussiérée, tu t’en floue
Exaltée, maniérante, je t’en crois


Finalisez-moi, adoptez-vous, débranchez-y
N’en arrière ne regardant pourtant puis plu
Autre que spectrale de nous, sidérante envie
De vie, de tout, et puis, n’a plu, ne pu,



Et puis…










MONTRÉAL L'ÉTÉ

SAMUEL GÉLINAS

Jungle de béton dans l’été truffé de fleurs
Montréal est presque aussi chaude que ses filles
La transpiration trempe les peaux en profondeur
Découpant les formes que tes vêtements déshabillent

Comme en apesanteur la brise par corridors
Traverse les terrasses sans laisser de facture
Le temps décidément n’est pas de l’argent mais de l’or
Et le bien c’est la vie, travailler c’est trop dur

Au théâtre une sorte de vertige sublime
Récemment s’est emparée de ma chair sans destin
Au cinéma bientôt je choirai dans l’abîme
Papillonnant de ta bouche aux flocons cristallins

[…]

Néanmoins si je me sens faiblir quelquefois
L’urbanité mouvante mate le ressentiment
Sa multitude humaine relève les maladroits,
Les invitant sans reproche à repartir chercher du vent

Dans l’œil du tourbillon
De plein fouet fécond
Reconnaître Montréal
Qui n’est jamais la même
Dans l’œil de son tourbillon
De plein fouet fécond
Citoyens d’un monde en mal
De calmes chrysanthèmes
Reconnaissez Montréal
Qui n’est jamais la même!

[…]








CHAT GRAIN DE SABLE

extrait de Chien Kamikaze

FRANÇOIS GOURD

« Me voilà donc perdu dans ce désert auquel tu as rêvé et duquel tu avais si peur. Le temps file et mon esprit est en feu. Seules mes larmes ont su l‘éteindre…. Au secours, des milliers de machines de guerre piétinent mon jardin et je pleure… Je me colle contre ta peau douce et lisse. J’embrasse ton cerveau. Je veux changer le monde. Je suis fou et je valse dans mon cœur. Je suis fou et je cours. Je tombe en amour et j’embrasse ton cerveau. Je reviens sur terre. Contre la possession de quoi que ce soit, je suis heureux. Paradis artificiel, je t’aime… Au secours, je vois le monde qui est en train de couler. Vite, donnez- moi ma pilule afin que tout aille bien. Les yeux me piquent et la tête me bourdonne. Le courant est très fort. Le déluge était prévu. Il y a beaucoup de noyés à la claire fontaine. Toutes ces petites mains qui s’agitent dans cette bande dessinée qui coule entre les lecteurs assoiffés de nouvelles à sensation forte. J’entends l’écho des vedettes qui trinquent à leurs succès… Je place ma tête dans le nouveau rêve-o-matique. Je m’endors. Demain, je ferai jouer la casette à la télévision payante. Je paierai pour que mes rêves deviennent une réalité immortalisée. Le temps ne s’arrête pas, seule notre mémoire lui résiste. Je me demande si les amnésiques vieillissent mentalement. —Le petit gamin était là, au milieu de la place pudique et il se touchait indécemment les scandales au plaisir divin. Encore aujourd’hui, l’eau s’éjacule de sa statue.—Mirage absurde où je banderai sur la place publique. J’accrocherai à mon pénis une balançoire.—Alors que puis-je faire d’autre que de devenir fou?…


Envoie l’homme singe, on s’envole au-dessus du nid de coucous…Le bonheur est parfois si banal. Cocaïne, ma jolie putain, tu te vends beaucoup trop cher. Ta beauté simple se cache-t-elle derrière un masque de porcelaine ? Tes seins sont-ils plein de lait en poudre blanc ?… .L’homme violeur court au loin dans le fond de son miroir. Et l’homme très doux sans préjugé est abattu sur le pavé…La bouche pleine de sable, mon corps se faufile sur la plage. Pleine lune de miel que j’avale sans souci. Le singe était en amour avec la princesse parce qu’elle portait un collier de bananes…Les forces de l’ordre me visitent et me livrent le message du gros Jean bon maire de l’île aux fesses de mon cul. Dans ce monde de bungalow, mon îlot de beauté coule à pic dans les gosiers des assoiffés du pouvoir…Mon jello cérébral se cramponne à son abîme imaginaire.


La cruauté ne me fait plus peur. La mort ne me fait plus peur… Longeant les couloirs de l’incertitude, je pleure sans être triste. Je survis tant bien que mal. Et chaque matin, vêtu de rose et de paillettes, je pars à la conquête de mon espace vital. Je veux rire au lieu de prier. Je veux faire rire au lieu de prêcher.







PAR REFUS DE CASSER AU FROID

ROBBERT FORTIN


Tu entres dans tes batailles
par refus de casser au froid


tu ressembles aux oiseaux maladroits
albatros vite rejoints pâtures
il ne fait pas très bon dans tes gestes

pour peu tu courrais derrière toi
pour rattraper les choses éteintes dans ta voix
les petits restants d’essentiel
qui reconnaissaient ton visage
comme une couleur d’enfance

dans la farine des jours
à ce point si pressé
tu remplacerais cet ingénu parti avec tes rêves
devant ton miroir





(SANS TITRE)

RODNEY JEAN-NOËL

Juste vie – verres de vin
-verres d’eau

des musiques qu’on n’écoute pas seul








SOIR CENT HEURES, fragments

RAPHAËL GASPARD

égratigne moi encore
la fenêtre avec une goutte
sans triturer la musique
coquillages sonores
où s’arrêtent six chevaux débiles
qui tournent entre tes seins


'


au coin d’une route
je l’ai gardé pour toi
ton absence étincelle
les yeux comme miroirs d’astres


'


avec du temps pour les pierres
j’avale sur ta bouche l’hiver
au coin une rue bitume bleu
souffle la pluie et trottoir
entre nos caresses


'


rajoute trace de jazz
à New York everything
la brousse des plantations
à une amérique qui s’ouvre les lignes droites
loin des big bands
souffle le passage de l’oiseau
un bruit qui saigne déjà






(SANS TITRE)

ARTÉMIDE

Ce n’est pas de la solitude que provient le sentiment d’être ensemble, mais l’inverse. Ensemble non seulement entre nous, mais également ensemble avec le monde, ensemble avec tout ce qui existe.

C’est ensemble que les choses se font, y compris l’art,

y compris la poésie.

Nous en avons fini avec le temps du poète isolé.

Nous en avions déjà fini avec le temps de la toute puissance de la Nature, également fini avec la toute puissance de Dieu et la toute puissance de l’Homme. A présent, nous en avons fini avec la toute puissance des machines : place à la poésie. Place à la toute puissance du monde en tant que tel, place à tout ce qui continue à venir.
Nous sommes encore et toujours prêts à prendre soin de tout ce qui devient en devenant et de tout de ce qui revient en devenant.

Nous sommes prêts à rendre au monde ce que nous lui devons, nous sommes prêts à mourir à nouveau si nous l’avons déjà été, nous sommes prêts à mourir en guise de symbole.







APPEL DE OCTOBRE

LE MALIN




Les poëtes qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête du verbe poétique, ont formé un gouvernement.

Ce gouvernement, alléguant la défaite de notre Verbe, s’est mis en rapport avec l’Ennemi pour cesser le combat.

Certes, nous avons été, nous sommes, submergés par la force nantie, insensible et sournoise de l’Ennemi.

Infiniment plus que leur nombre, ce sont les excès, l’établissement, l’acharnement des médiocres qui nous font reculer. Ce sont les excès, l’établissement, l’acharnement des médiocres qui ont surpris les poëtes au point de les amener là où ils sont aujourd’hui.

Mais le dernier mot est-il dit? L’espérance doit-elle disparaître? La défaite est-elle définitive? Non! Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n’est perdu pour la Poésie. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire.

Car la Poésie n’est pas seule ! Elle n’est pas seule ! Elle n’est pas seule ! Elle a un vaste Empire derrière elle. Elle peut faire bloc avec l’Empire artistique qui tient la mer et continue le combat. Elle peut, comme la Culture, utiliser l’immense industrie des Médias.

Cette guerre n’est pas limitée au territoire de notre pays. Cette guerre n’est pas tranchée par la bataille du rap, par la bataille du slam, par la bataille de l’oralité, de l'imprimé, que des débuts déjà passés. Cette guerre oppose les artistes aux sournois d’entre eux, à leur ressentiment. Cette guerre est une guerre mondiale. Musiciens, danseurs, peintres, tous, avant de vivre, doivent survivre. Cependant que toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances, n’empêchent pas qu’il y a, dans l’univers, tous les moyens nécessaires pour écraser un jour l’Ennemi. Foudroyés aujourd’hui par la force médiatique, nous pourrons vaincre dans l’avenir par une force médiatique supérieure, nouvelle.

Le destin du monde est là.

Moi, Son Excellence le Malin, actuellement à Montréal, j’invite les éditeurs et les écrivains poétiques qui se trouvent en territoire artistique ou qui viendraient à s’y trouver, avec leurs armes ou sans leurs armes, j’invite les enseignants et les critiques spécialistes des industries d’armement qui se trouvent en territoire artistique ou qui viendrait à s’y trouver, à se mettre en rapport avec la Création plus qu’avec les autres.

Quoi qu’il arrive, la flamme de la résistance poétique ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas. La Poésie a perdu une bataille ! Mais la Poésie n’a pas perdu la guerre !




Des gouvernements de rencontre ont pu capituler, cédant à la panique, oubliant l’honneur, livrant l’art à la servitude de peu d’ambition. Cependant, rien n’est perdu !

Rien n’est perdu, parce que cette guerre est une guerre mondiale. La Poésie n’est pas moribonde mais avariée. Dans l’univers libre, des forces immenses n’ont pas encore donné. Un jour ces forces écraseront l’Ennemi. Il faut que la Poésie, ce jour-là, soit présente à la Victoire. Alors, elle retrouvera sa liberté et sa grandeur, lavée des coups bas, des hypocrisies, des pillages. Tel est mon but, mon seul but !

Voilà pourquoi je convie tous les poëtes, où qu’ils se trouvent, à s’unir à moi dans l’action, dans le sacrifice et dans l’espérance. Il n’y a que l’œuvre qui est une action propre à la vie. Créez dans le maquis et prenez ensuite les rues, les routes d’assaut et les stands à hot dog.

Notre art est en péril de Mort. Luttons tous pour le sauver !

Vive la POÉSIE !



******************

une vingtaine d'autres textes dans le Takeout poésie n,4


jeudi 6 décembre 2007

Projet-p 002

José Acquelin fut un invité des premières semaines à se faire déplucher au Café Sarajevo.
Pour lui le poëme est à la fois une naissance et un testament. L'homme a répondu faire au fil du temps entre 150 et 200 lectures par années. Cette usage de la scène donne une importance considérable à l'oralité, pour lui l'interprétation de la poésie se fait «comme si chaque fois était la première et la dernière possible», et le poëme doit pouvoir soutenir cela chaque fois, tel une naissance, tel un testament. intense.
Plus tard dans la soirée, sur le milieu de la poésie à Montréal et sur les milieux de l'art en général, il répondait que «le problème avec le milieu c'est que tout le monde veut être au centre.» (!)
Acquelin partaga aussi que selon lui la poésie était un art de justesse, mais il répondait aussi plus tard que ses assonnances et ses rimes était pur accident, simplement plus conscients depuis l'apparition de l'expression orale dans sa vie de poëte.
Il désigna aussi sa poésie comme très contemplative.
Commentaire du Malin: la contemplation est quelque chose de très dangereux, parce qu'étant bien sûr un état, c'est avant tout un acte, un acte inactif par excellence, sans essence répandue (La vérité c'est ta vie qui défile).
aussi, si la poésie est un art de justesse
dis-moi
quelle est l'adéquation la plus juste ?
sinon
la vérité.
amis ! la vérité !

Projet-p 001

Le Projet-p est une forme de recherche, à savoir, par l'écoute et la dépluchette, une incitation à la poésie, une provocation à la culture, peu importe le niveau d'éducation, le statut social, l'origine, les intentions, peu importe qui tu es, viens en donner un peu pour du travail sur la poésie, c'est ça le Projet-p (et malgré que notre but, dans ce cadre laboratoire-interactif du Café Sarajevo, soit d'ordre quasi-scientifique, quasi-médicinal, il ne faut jamais oublier pourquoi l'étude, pourquoi la recherche, car l'information, l'enseignement, le divertissement, l'étude, l'intérêt, la conférence, tout cela est bien beau, bien utile, bien aussi pratique qu'un recul, dont il est ici réellement question. La science est un moment, un suspend, la vie suspendue, prise en cliché que l'on étudie, sur laquelle on porte jugement, regard ou essai, une bouchée dans laquelle on s'investit, mais qu'on ne vit pas. Les médias sont un bel exemple du danger de cette situation. Les médias ont besoin de la nouvelle pour faire reportage, cela est juste dans la mesure où le média est inexistant sans l'existence de la nouvelle. Il se trouve que nous en sommes au point où le média dicte quasi-totalement la nouvelle au moyen d'un prisme oligarchique et cela ne doit pas advenir avec les soirées de poésies, c'est-à-dire que la science critique du Sarajevo ne doit pas créer la poésie de l'Archie. - Fort heureusement, la poésie sauve de ce risque, le règle, cela puisqu'elle intègre le recul, la suspension, la mise en cliché, à sa vie-même. Et la poésie est partout.) Au travail. Bienvenue encore aux Soirée Poésie du Café Sarajevo, venez vous faire questionner, vous interroger, discuter, honorer, déconstruire, soulever, que sais-je.
Comme un wagon qui touche aux roches qui mitraillent.

retour

Ça parle de poésie comme d'une technique de vidangeur, jamais un plein impact, une pleine mesure, qui a déjà existée paraît-il ! un vaste empire poétique canalisait la vie ! il y eut un temps... fucking foutaise aujourd'hui. À la dernière soirée Mot de Passe nous présentions Isidore Ducasse. Cela me rappel une anecdote qui est d'à propos ici. Les surréalistes avaient entendus parler d'un nouveau bar, le Maldoror, qui allait ouvrir ses portes au sein des milieux de l'inculte bourgeoisie. Le soir de l'ouverture ils entrèrent six ou sept en criant nous venons de la part du Compte de Lautréamont!! et bang les poings, les pieds, combat si éclatant que la presse du lendemain en parla, mentionnant au passage l'extraordinaire force de René Char qui portait six hommes sur lui en même temps (le même René Char qui était dans le maquis). - Non pas que j'encourage à la violence, mais cela est un rappel de notre poésie sans son plein impact, sa pleine mesure. Remettez cette anecdote en contexte et vérifiez-en les conséquences aujourd'hui. Le phénomène man !
Ce que Montréal vit de poésie aujourd'hui est à l'image de certains de ses habitants importants, tel que le maire Gérald Tremblay, le capitaine du CH Saku Koivu, - c'est correct, mais Montréal mérite mieux.
Merci.

mardi 27 novembre 2007

POURQUOI encore un micro-ouvert ?

Concernant les lundis du Café Sarajevo, après avoir dépluché les invités, la soirée se poursuit avec un microuvert toujours dans le même esprit de discussion, de convivialité et de franchise par rapport à la poésie qui se manifeste dans les dépluchettes.
Après celles-ci, après avoir mis la poésie en oeuvre, axé les énergies de présence à la poésie en travail, à la conscience en chantier, non pas tant en recherche de l'oeuvre présentée que de la mise en scène du sentiment d'architecture, de trouvaille, après avoir enfanté le besoin et le plaisir de créer, pourquoi un micro-ouvert ajouté à cela ? nous a-t-on questionné.
Nous sommes les peu-nombreux ceux qui travaillent fermement à la tenue d'évènements poétiques. Mais un proche avenir devra voir le travail en commun de dizaines de groupes totalisant des centaines d'individus pour des millions de la francophonie et même d'autres langages. La résistance exige. La vraie création doit venir, la vie bougée, la vie changée. Montréal ? Une authentique métropole culturelle a un microuvert accessible chaque soir de la semaine, au moins un. Qu'on commence par les bars et les salles de spectacles et les lofts et chez vous. Un jour le coeur et le courage y seront assez pour voir et entendre et vivre un microuvert six heures, un ampli, un pied, un fil, un micro, au Parc Laurier, à la Place-des-Arts, au métro Saint-Henri, Plaza Côte-des-neiges, Marché Maisonneuve, un microuvert. Une errance constante, jamais fixe, sauf peut-être à la place de la fucking Colonne Nelson. - Pas comment. À quand..

mardi 6 novembre 2007

lundi 22 octobre 2007

AUDIO - Le triumvirat

Le triumvirat accorde sa première entrevue. C'est sur France culture, à la toute fin comme le dessert qu'il se doit.

Voici le site de l'émission:

c'est en direct du festival international de poésie de trois-rivières, où il nous a semblé y avoir trop de scènes, beaucoup de poëtes, mais peu de poésie, aussi beaucoup d'écoute, peu de discussion, de critique constructive.

vendredi 19 octobre 2007

réponse

Petite guerre de clocher à l'horizon?

Allons, chers amis, calmons-nous le ponpon.

Je pense seulement qu'Ivy est très heureux du succès obtenu par les soirées de slam et il a bien raison.

Cher Monsieur Gaspard, les regards surplombants n'apportent jamais rien de bon.

Cela étant dit, ne nous faisons pas d'illusions: nous prêchons TOUJOURS pour des convertis.

Le temple du slam réussit seulement à accueillir beaucoup de monde et, il est vrai, le public aussi.


Olivier Choinière



réponse

je comprens que la pure-poésie te tienne a coeur, mais moi je passe du bon temps au soirée slam que je considère comme une forme de poésie
bien loin des querelles de clocher auxquelles tu sembles prendre part. la poésie n'est selon moi pas une citadelle imprenable, un eldorado auxquel seul les élus ont droit d'accèder. sinon, comme les fleurs privées d'abeille, elle mourra. et les pseudo-poètes-détenteurs-de-vérité n'auront qu'à pleurer sur sa tombe.
la posésie est partout, dans les branches des arbres, sur les trottoirs, dans les yeux d'une fille, chez métro Chevrefils ou au dépanneur du coin. suffit de mettre les bonnes lunettes.
merci pour ton point de vue qui invite à la reflexion
JC (pas plus poète qu'un autre)

réponse

Monsieur de Gaspard,

Je trouve votre réaction très intéressante, sans doute pour les mauvaises raisons, mais néanmoins intéressante en ce que vous renvoyez à une définition apophatique de la poésie. C'est-à-dire que vous adoptez une posture héritée de la mystique judéo-chrétienne (je le dis sans aucune mauvaise pensée, rassurez-vous) qui consiste à rejeter toute définition, tout phénomène qui permettrait de donner une représentation à la poésie pour exalter une idée transcendante, inaccessible et par là, absolument pure à laquelle seuls de véritables et fervents croyant peuvent accéder, expulsant de facto tous les autres, imposteurs, charlatans, manipulateurs et exploiteurs de la poésie à des fins spectaculaires, j'y reviendrai. Ce que vous dites qu'elle n'est pas: un divertissement, une spectacle, un texte écrit, une "oralité primaire". Ce que vous nous dites qu'elle serait: une "liberté de forme", un travail sur la langue, les images et les mots. Mais vous niez tout de même catégoriquement qu'il y ait absolument aucune forme de liberté, de travail sur la langue, les images et les mots dans aucun des textes présentés dans les slams parce qu'ils constituent justement une manifestation de la poésie, manifestation forcément imparfaite en ce qu'elle apparaît dans toute la complexité du réel, du culturel, du social et non dans un imaginaire transcendantal qui ne s'actualise qu'à rebours dans la distance historique et la license du canon littéraire.

Je reconnais que je ne sais pas ce qu'est ou ce que devrait être la poésie. Je publie le mois prochain ma thèse de doctorat qui portait sur le retour du lyrisme dans laquelle je réfléchissais justement aux jeux de pouvoir qui se mettent en place dans l'actualité littéraire entre les différentes factions se disputant le nom et le legs de la poésie. Je me suis rendu jusqu'en finale aussi de la compétition du slam avec des textes que je considère relever plus de la prose que de la poésie. Mais il suffit de relire le Spleen de Paris de Baudelaire ou encore les "feuillets d'Hypnos" de René Char pour remarquer l'inconfort qu'installe dans la poésie le poème en prose quant à la certitude de sa définition. Au-delà de son caractère "populaire" qui, je le rappelle, est plus que négligeable (les 300 personnes pour une soirée sont quand même similaires aux 30 personnes des cabarets solovox lorsqu'on les compare au dizaines de milliers de spectateurs qui assistent chaque année à la "belle poésie" des spectacles du cirque du soleil), ce qui m'intéresse dans le phénomène du slam, c'est de voir les potentialités qu'il pourra ouvrir au sein de l'institution un peu sclérosée de la poésie publiée. Et je dis cela en sachant tout à fait la contribution immense de poètes comme Hélène Dorion ou Paul-Marie Lapointe ou José Acquelin apportent au renouvellement esthétique de cette institution.

Vous concluez votre message en disant espérer que s'établisse un "dialogue vrai" entre poètes et slammeurs, ce n'est certainement pas en discréditant dans son intégralité l'entreprise que vous arriverez à vos fins.

Bien à vous,
Mathieu Arsenault

mardi 16 octobre 2007

slam et poésie, mise au point.

RAPHAËL GASPARD, dit l'humain, signe ceci :


Cette missive tente de répondre à la rétrospective de la première saison de slam faite lors d’un courriel envoyé à une liste de cinq cent nom dont je fait parti.

Trop de fois entendu lors d'une soirée slam que la poésie était la vraie gagnante, alors qu'il n'y avait pas eu de poésie mais bien des textes en prose qui, récités avec force et rythme, était la clé du spectacle. Lors d'une joute de slam, un texte qui ne contient aucune valeur littéraire sera fort apprécié s'il est performé de manière remarquable et se méritera peut-être la première place. Poésie ? Je ne sais pas. Il est vrai qu'une poésie vivante en est une qui sorte du texte écrit, pourtant la poésie n'a pas besoin du spectacle pour s'identifier. Définir la poésie par la performance, c'est contribuer à une culture du spectacle qui se désintéresse d'un public constitué d'individus pour une masse anonyme qui consomme le divertissement religieusement.

Que la poésie n'ait plus public sur place, d'accord. Qu'un slam soit une des manifestations de la poésie, aussi d'accord. Mais de là à clamer que le slam est LA solution, il y a une marge. Comme l'écrit dans son courriel M. Ivy, fondateur de la ligue québécoise de slam, le slameur serait un missionnaire prêchant la bonne parole à un public païen… il est permis de s'esclaffer ici.

Aussi, j'aimerai que les organisateurs des soirées de slam définissent ce qu'ils entendent par soirée traditionnelle de poésie. Paraît-il qu'il s'agit de cercles clos pour amateurs de genre, où les poètes scandent la poésie à qui veut l'entendre dans la nef de belles chapelles. (tel quel dans le texte).

La poésie s'exprime par une liberté de forme et tente d'amener plus en avant le travail du langage, des images et des mots et ne se limite pas à l'exploration d'une oralité. Là ou l'œil se pose il y a matière poétique, et il est nécessaire que plusieurs manières de mettre en forme la poésie cœxiste, tout comme les différentes soirées. Mais lorsqu'on affirme avoir trouvé, par le slam, la seule façon viable à cette époque de faire de poésie, il y a fermeture.

Voilà ce qui me m’embarrasse avec les soirées de slam, on dit y faire de la poésie mais est-ce que la poésie se résume à une oralité primaire ? Si les soirées de poésie traditionnelle mettent de l'avant l'individu, le slam lui fait quoi ? Le texte est support à performance et représente le tiers des éléments évalués lors d'une compétition, la présence sur scène étant la qualité première requise. Entendons-nous, la scène slam à Montréal a pour but de reproduire un concept de soirée qui amène, il est vrai, beaucoup de gens. Pourquoi cette foule ? divertissement ? surtout pour passer une bonne soirée, par curiosité et parce qu'on en parle, rarement pour la poésie car il n'y en a que trop peu aux soirées de slam, un balbutiement propre aux soirées de poésie traditionnelles, vous savez celles ou personne ne va.

J'assiste souvent aux joutes de slam, mais rare ont été les moments ou j'ai sentie la volonté d'explorer la poésie. Pourtant, j'ai assisté à une soirée de poésie qui dure depuis plus d'un an et qui dresse un panorama de la poésie actuelle à Montréal car on y explore plusieurs manières de mettre en forme la poésie (on y fait aussi du slam, oui oui). Lors de cette soirée j'ai entendu des inédits de poètes ayant déjà publié (et beaucoup pour certain) comme des textes qui n'avait jamais sortie de leurs feuilles, bref une diversités comme j'en ai rarement entendus.

Quel est l'impact réel du slam sur la poésie ? Que reste-il (de nos amours) lorsque le spectacle s'arrête ? Opposer le slam à une poésie traditionnelle, c'est dire que le slam est une poésie nouveau genre, je me trompe ?

Voilà, je me suis exprimé avec la plus grande sincérité, sans biffer certaines phrases qui pourraient déranger ou paraître irréfléchies (certaines le sont, il est vrai). Je termine en rajoutant que cette rétrospective de l’organisateur des compétitions de slam à Montréal est tressée d’absurdité et que le slam, au Québec, vit poétiquement au dessus de ses moyens, du moins pour l'instant.

Que vive toujours la poésie sous toutes ses formes et j'espère qu'un dialogue sera possible, un vrai, et non une dispute de clochers où l'ego parle plus fort que le vent.

Montréal, mercredi le 26 septembre 2007.


RAPHAËL GASPARD

dimanche 23 septembre 2007

1ER ANNIVERSAIRE

Le Triumvirat aimerait se remercier pour ce premier anniversaire. Un succès. Contrairement aux traditionnelles dix minutes réservés à l'auteur présenté, le Triumvirat s'est payé le cadeau d'un hommage qui fut simple et efficace, touchant et révélateur, où vieux et jeunes poëtes ont lu les textes de Robbert Fortin en rendant avec force la présence de la poésie chez Mot de Passe. Avant même cet hommage particulier, le ton de vos soirées était déjà établi par un cocasse spectacle de marionnettes offert en ouverture (avec une bouilloire seulement.....!). Tel qu'est la tradition, on se bouscula encore au micro à 3h du matin, mais de tout cela on se souviendra d'un Gaston Miron transcendentalement invoqué par Danny Plourde et son harmonica, de la rock star Pier-A., de la tournée générale, des discussions, des débats, des dialogues sur la place de la poésie (qui en discutera si personne ne le fait?). On eut encore de vrais poëtes de rue, des poëtes établis, de nouveaux poëtes qui eurent leur baptême (à chaque fois c'est le cas, la scène est si conviviale!). On se souviendra aussi d'un équilibriste pédalant dans le vide sur les chansonniers, debout sur ses mains. Parlant de chansonnier, il y en eut trop. L'ARCHIE N'EST PAS CHEZ MARIUS! Entrez-vous cela dans la tête. La chanson-guitare, pour la poésie, elle doit être justifié par un texte solide. La scène de Mot de Passe n'est pas un feu de camp ou un concours aux Deux Pierrots. Nous restons bien sûr ouvert à la présence des chansonniers, à la présence d'instuments et de musique, mais d'abord le texte. DE LA POÉSIE! DE LA POÉSIE! (Et même la poésie, elle ne reste pas sur scène pour six textes ; un, deux, trois à la limite, et ensuite au suivant!, au suivant! compris j'espère!)
Fait rigolo: notons que la soirée s'est terminée involontairement avec le bacon sur le sundea, c'est-à-dire avec les policiers qui sont venus vider la place. Eh oui ! Il faut les policiers pour contrôler les poëtes, si dangereux qu'ils sont.

lundi 10 septembre 2007

Souvenirs souvenirs...

Un micro ouvert, sans règle aucune sinon la nécessité d'un texte, a laissé passer beaucoup derrière lui lors de cette folle première année de la soirée MOT DE PASSE. En vrac et sans ordre, le triumvirat se souvient d'une danse contemporaine improvisée sur une récitation de Soir d'Hiver au Minots, des Rats repus qui lisaient à trois le même soir, avec des ballons gonflés qui volaient dans la salle de part et d'autre, de nos enfants prodiges (comment oublier ce petit de 8 ans: « le texte que je vais vous lire est un peu vieux, je l'ai écrit quand j'avais six ans... (!) ») remplacer sur scène ensuite par un jeune homme de 70 ans, suivit immédiatement de François Gourd, candidat Néorhino à la philosophie abassurdissante ! On se souvient de notre ami Polo qui quittait pour la France et à qui Sébastien Boulanger-Gagnon avait improviser un au revoir/hommage rapper, pour se faire ensuite rejoindre sur scène par ledit Polo qui lui répondit, laissant place à une discussion poétique improvisée, sur fond des rythmes de DJ Habitant, qui en laissa plus d'un bouche-bée. Parlant de discussions, combien ont germées lors des soirées MOT DE PASSE, on ne saurait dire tant il y en eut. Rapellons-nous particulièrement de la première performance du Jour de la Mort de Dieu par le Malin, qui laissa place à sept tables complétement absorbées dans leurs débats sur Dieu, tant qu'on en vint aux poings ! Rémi, propriétaire de l'Archie, avait d'ailleur eut ce soir-là ces bons mots: « On a organisé ici des shows punk, des shows métal, on a jamais eu de merde, et putain les gars, vous faites une soirée de poésie pis ça s'tape dessus ! ». On se souvient de moments magiques où de grands poètes nous ont livré des inédits fabuleux, autant qu'on a pu avoir des poètes pénibles et sérieusement disgracieux (sur ce on fait surtout référence à une poétesse de l'époque du Dépanneur Café dont on a heureusement oublié le nom....). On se souvient d'un poème récité avec des feux de bengale qui s'allument dans la pièce sur tel ou tel mot, simple et innoubliable. On se souvient d'une série de chansons absurdes par une brochette éclatée d'artistes au fil des soirées (un salut particulier à notre anglophone qu'on a pas revu après qu'il ait fait sa chanson « Necrophilia », mé-mo-ra-ble à jamais!!!!, surtout son solo d'orgue digne du Centre Bell ; sans oublier ce soir où on eut droit à « She's from north » ; et bien sûr, l'inimitable Pierre-Alain « Je suiiiiiiiis, l'homme au lunettes noiiiiiiires, Je suiiiiiiiiiis, ta mauvaise compagniiiiiiiie, ce soiiiiiir » MERCI!). Parlant de Pierre-Alain, comment oublier ce don qu'il eut, chaque soir où il fut présent, de combler les temps morts, debout à l'arrière de la salle, lunettes fumées, guitare en main, rock star à souhait. L'utilisation de l'espace fut de grande qualité aussi, on se souvient des lectures debout sur les tables, ou sur une chaise montée sur une table, ou de l'intérieur de la salle, ou de derrière le bar, etc. On se souvient de statues grecques vivantes pendant une lecture à connotation antique. On se souvient d'Amadou, toujours fidèle à lui-même lorsqu'il monte sur scène, incomprable pour ce qui est du speech/preaching, pour sa querelle amusante avec le Malin qui lui répondit par lettres lues en public, et pour son poème où il interpella: « Ô Kant [...] Ô Platon [...] Ô Heidegger [...] Ô Nietzsche, etc. » Dans la ligne des habitués, on se souvient de Samuel et son ineffable don de rester sur scène toujours trop longtemps (six chansons au minimum) ! On se souvient de passants impromptus qui, attirés par la musique ou la poésie, vinrent par hasard sur scène et nous livrèrent des trucs à couper le souffle. Merci spécial ici à Stanley Colimon, quelle apparition merveilleuse ! On se souvient d'une dame qui commença par réciter, laissant les gens parler, et du silence qui s'installa dans l'Archie lorsqu'elle passa du récité à la chanson, magistral. On se souvient de Nietzsche réssucité des morts grâce à une toison magique des antilles pour se venger de ce qu'on avait dit sur lui lors de la soirée. On a aussi noté que jamais avait-on vu dans une autre soirée autant de gens écrire sur place le soir même pour venir réciter plus tard comme à la façon d'une réponse aux lectures précédentes. À chaque soir cela fut le cas, sans jamais qu'on invite les gens à le faire n'y même n'en glisse un mot. Cha-que soirée on eut droit à des textes inspirés de l'ambiance même de l'endroit. On se souvient aussi de costumes, d'instruments hétéroclites, et nous en passons !
Et alors qu'on ressasse tous ces souvenirs d'une année entière de micro ouvert, faisons la lumière sur le fait que souvent, il y a beaucoup de lectures intereliées sans que le public ne s'en apperçoive, de jeux de coulisses qu'on ne révèle jamais. Donnons un exemple: on se souvient de Robbert Fortin prenant une vieille édition des Nouveaux Poëtes d'Amérique et allant devant lire, une personne qui a une nouvelle édition sur lui va sur scène tout de suite après et dit qu'il aimerait lire un extrait d'un auteur qu'il aime beaucoup, sans le nommer, et enchaîne un extrait différent du même texte sans que le public ne sache jamais qu'il recevait le même auteur. Des jeux comme ceux-ci, il y en eut des dizaines durant cette dernière année, beaucoup qui sont encore inconnus sauf de quelques uns et beaucoup qui durent encore aujourd'hui lors des soirées, ce qui explique pourquoi nous ne donnerons pas d'autres exemples.
Aussi, durant cette année, il y eut les activités connexes. La soirée au Double Dose où le Triumvirat sauva la peau d'un organisateur malhabile que nous ne nommerons pas, même si nous avons assez d'armes contre lui.. puisque nous sommes miséricordieux. De cette soirée on se souviendra de Pierre-Alain qui entame un blues au piano alors que le lecteur parle de Jazz, mille piastre. Ou encore le texte où Queen Ka simule l'orgasme, priceless. Aussi, la soirée Un souffle actuel off-marché de la poésie, où nous organisâmes une tournée de Vodka dont on parla encore des mois après ! Les lancements de Takeout qui se change immancablement en séminaire formatif d'une authenticité et d'une franchise exceptionnelle.

Enfin bref, nous relisons tout cela et nous sommes pourtant certains qu'il manque encore des tonnes de moments innénarables qui eurent lieu.
Après un ans, que peut-on dire sinon merci, merci à nous, et évidemment, à tous, soyez toujours les bienvenus chez vous.

jeudi 30 août 2007

Audio - Pour répondre à la question

Voici un petit morceau de poésie à vous mettre sous la dent, c'est de Carl Bessette du Triumvirat organisateur des soirées MOT DE PASSE. Un texte bien raw, capté à la va vite, intitulé Pour répondre à la question, que les habitués ont pu voir évoluer à coup de quatre ou huit vers ajoutés à chaque lecture depuis le tout début des soirées MOT DE PASSE. Version finale donc on l'espère, que voici pour vous:


Pour répondre à la...


jeudi 7 juin 2007

TAKEOUT 3

Le takeout poésie #3 est sans conteste ce qui s'est fait de plus actuel à titre de vitrine sur la poésie contemporaine, plus principalement montréalaise. Il vaut son pesant d'or, et croyez m'en, ce n'est pas une métaphore. À titre de preuve, Cadillac Moon, probablement le meilleur poëme qu'il nous fut donner d'entendre ces dernières années, y est entouré d'une cour de tous âges, aux styles choisis et diversifiés, aux sens multiples, enfin bref, vous y verrez bien.


La poésie ne veut pas exactement laisser de traces ; elle vous force au bond : d'abord.


Vous ne vous attendiez pas à l'insaisissable: vous voilà servi. D'un temps à l'issue incertaine, qu'elle surgisse à gauche, elle est fructueuse, à droite, et c'est la sècheresse - à moins que ce ne soit l'inverse.


Avec elle le poëme comme poulain de pure sève, la poésie est chez elle, c'est-à-dire chez vous, et en fait un peu partout - ou bien précisément l'inverse.


Là, par exemple, prise au piège,

(et quoi de plus mal-à-droit qu'un poëme?) la poésie est à emporter: en éclats d'amour, de raisons, d'irraison, de rage (calmes sous leurs dents fauves); dans tout cela, je me suis quelque peu égaré. Ainsi, qu'est-ce ?


De la poésie, tout simplement.


Et c'est encor la meilleure manière que nous connaissions pour prévenir la fin du monde, vaincre la mort quotidienne et l'irrémédiable de la solitude.


Quelques extraits:


(SANS TITRE)

ARTÉMIDE



J’ai écrit hier soir pour ce soir

Pour vous dire que ce soir n’est pas n’importe lequel

Ce soir où les mots passent

Au Take out, à l’emportée

N’importe lesquels du moment qu’on y croit




J’ai écrit hier soir à la suite de tous les autres

Avec l’espoir pour maîtresse et des cauchemars d’allégresse




J’ai écrit hier soir en nous sentant déjà là

Au fond de ce terrier publique

À l’heure d’un monde privé de place

Où c’est à présent sous la terre qu’il fait clair

Sous la terre que nous parvenons à sentir le ciel




J’ai écrit hier soir de ma main pour le crier ce soir

Où nous serons peut-être trois ou quatre ou cent mémoires

L’air de rien, remplis d’air à souffler sur le fleuve

Pour qu’il retourne là d’où il vient

Et qu’avec lui la mer recouvre le futur du nouveau monde

Et ne laisse flotter que ce qui est venu au nom de ce qui vient

Pour enfin partager l’avec du monde nouveau




J’ai écrit hier soir

Sans autre histoire que celle qui me lie à hier et à demain

Pour vous dire ce soir : nous sommes bienvenus chez nous!




COMBIEN

RAPHAËL GASPARD

Égratigne moi encore le mot pas dit elle coule creux la fenêtre pluie détache du verre une goutte sur beaucoup d’envie petits morceaux boutons d’eau dans le parc.

Aujourd’hui deux épluche trois pigeons suspend quatre surprend encore le matin triture rêve qu’elle a fait un peu de radio hier nuit ne connaît rien musique n’est pas il parle du mouvement elle sait que personne regarde alors chuchote la noche comme le jazz musique du moment, et bien c’est elle qui la fait danser.

Mais tout ça n’est pas de la musique une fois la nuit l’oreille dans un bruit d’instruments une croûte de lumières la ville dit rien coupe en deux le soir.

Pianissimo désir avec grand orchestre pour plus jamais demi matin. Que l’hiver en carcasse ne s’arrête jamais et je pourrai venir te voir dans le parc cinq pigeons un peu trop s’allonge un café emporte du vent dans tes cheveux six chevaux débiles y tournent en rond que tu feras taire.

Place acouphène on revient tout mouillé d’une pause dans le silence tes bras coquillages sonores que sont tes seins reflux où le voyage s’arrête le sable aux plantations ta voie texture les alizés est un pays bave d’écume pulpe et miroir d’astres le jour.

Là-bas ce n’est plus si loin.

C’est tout.

Et il fait toujours froid.



PO_AIME #13

ELKAHNA TALBI


Dis- moi Temps

Pourquoi autant

De lenteur

Ça sent la boule à mites

Dans mon tiroir cœur.


Ton retour est-il un mythe

Pourquoi tant de détours.

Même si jadis tu m’as froissée.

Je veux te voir repasser par mon chevet

J’ai couvert de fer mes mains de velours

Je sais le proverbe dit le contraire

Mais j’ai l’orgueil un peu trop lourd.



Dis- moi Temps dois-je

Encore croire à ton mouvement?

L’heure peut être reculé,

Cela n’arrête pas la terre de tourner.

Dans un coin près de mon lit baldaquin

Le sol s’est couvert de poussières

Vestige de petit rêve… J’espère encore que

Les restes d’hier seront la sève de demain



Dis- moi Temps

Es-tu perdu dans l’océan?

Alors attends

Je viens à ta rescousse.

Une course pour sauver les derniers instants.

J’ai sorti le, temps des turbulences marine

Il avait de l’eau plein les narines

Dis- moi Temps

Tu n’es pas un charlatan,

Un vendeur d’espoirs usés.

Je t’en pris

Temps apprend-moi

La patience d’aimé, des mots déments, des mots d’amis, des mots d’amant, des mots d’amours.



Alors le temps me dit

Du tic au tac et de

L’eau en bouche



Voilà ma chère,

Je t’ai apporté un cadeau.

Rien de dispendieux ou d’odieux

Une petite pensée qui va te plaire

Avec ceci à l’avenir, tu ne laisseras plus le temps passé…


Donc, je pris le présent entre les mains du Temps, à souffle court,

et sous son emballage de délicatesse,

J’ai découvert que le temps m’avait offert, l’amour.



CADILLAC MOON (extraits)

ROBBERT FORTIN

(à la mémoire de Jean-Michel Basquiat)


Comprendre commence par la couleur Black

ce corps noir enduit de plumes et de goudron

fers ou coton que préfères-tu

as a result of inachevé

choisis quand même ta croix

la vie ne peut pas s’arrêter à périssable

déclare que tu es mort

que l’Afrique succède à Guernica


Kill lies all

tu pourras accomplir

ce que l’enfant a creusé

comme lumière sur tes paumes

rien ne t’oblige à l’ombre ou au péril

nothing to be gained here


à ta nuit ajoute cendres sur tes vêtements

fourrure d’hermine sur tes épaules

toutes les dix secondes trace sur ta toile

un large cercle noir la terre

bague de pastel gras

pétrie par le soleil


tes plus beaux gestes auront vécu

pour ce qui reste en nous d’humain


on croira qu’un hymne a traversé nos yeux


que peindre

comment faire émerger le feu

nommer la liberté

assassiner la peinture

à partir d’une grammaire d’esclave

et d’une couronne d’or dans une ruelle


SAMO c’est bruyant comme la mort

Gray comme le plomb sur White Street

ça tournoie sur le mur comme un crachat

contre le monde de l’art qui a perdu tout sens


SAMO c’est un tag fixe sans domicile

un blues qui sent le cuir et l’huile

un jazz métallique comme l’odeur de la coke

une alternative à Dieu au SAMe Old shit

un poing tam-tam dans un halo de lait


[…]


show us ce regard qui ne supporte pas

le pollen de la lumière

devant une porte de réfrigérateur


show us Dizzy Miles

et la plaie secrète de la musique


show us Ali Sugar Ray

les coups ça oblige à serer les dents

devant quelque chose qui tombe


show us Joe Louis entouré de serpents

Aaron comme icône d’une jeunesse

à court d’arguments


coupe-toi la langue et peins

l’arc-en-ciel dans des désordres d’enfance


[…]


show us black

no matter how you say it

no matter how you write it

black is a poet on cloud nine

mais nous ne survivrons pas à la cure


show us black

no matter how you paint it

copyright est un tableau créole

vivant comme a Dark Race Horse

dans la beauté de la nuit


[...]


mercredi 16 mai 2007

invitation au souffle poésie


invitation à une nuit de poésie au local de l'Archie (6250 Hutchison) samedi le 2 juin.

pour matérialiser ce souffle de la poésie actuelle, le poète Robbert Fortin a convié:

Elkahna Talbi
Danny Plourde
Éric Roger
Robbert Fortin
Thierry Dimanche
Jean-Philippe Tremblay
Tania Langlais
Isabelle Gaudet-Labine
Daphnée Azoulay
Shawn Cotton
Violaine Forest
Mathieu Blais
Jonathan Lamy
Carl Bessette
Rodney Jean Noël
Raphaël Gaspard
Fernand Durepos
Tony Tremblay
Virginie Beauregard-Dyotte
Daniel Leblanc-Poirier
Sébastien Boulanger-Gagnon
Laurent-Hugo Lanctôt
Jean-Phillipe Gagnon
Guillaume Lebel
Frédérique Marleau


Et vous aurez droit à Raphaël Gaspard et Carl Bessette du Triumvirat en tant qu'hôte au bar pour votre entière soirée sans fin, instinct bucolique et à fiction, tout frais pour votre foie, votre bras, vos yeux, votre conversation, bon, voici, voilà.
Attachez vos oreilles avec de la broche et d'ici là, passez le mot!


jeudi 26 avril 2007

Citations

« Nous n'avons rien appris, nous ne savons rien, nous ne comprenons rien, nous ne vendons rien, nous n'aidons en rien, mais nous ne trahissons et n'oublierons pas. »
AFFICHE TCHÈQUE POUR LA LIBERTÉ



« Tes actes parlent si fort que j'entends à peine ce que tu dis.»
EMERSON



« La vérité c'est ta vie qui défile. »
LE BLOC



à la prochaine soirée...

mercredi 18 avril 2007

en avant !

pour que le silence entre les mots devienne le bruit des mots restés silencieux

tu gardes tes images pour plus tard ?

plus besoin de courir when you walk people yellow lane dehors n'est plus

la poésie ne se résume pas au divertissement spontané

elle ne s'adresse pas à un public-cible anonyme en abolissant les liens entre émetteurs et récepteurs

si l'expérience de la poésie (écrite, performée) est un dialogue, ouvrons ce dialogue pour le sortir du cercle de la scène ou de sa forme écrite

les soirées de poésie Mot de Passe ne sont pas une brique de plus dans les murs de Montréal
ni un cercle fermé sur lui-même
la mort de la poésie ? provocation qui traduit tout poème et l'acte même d'en écrire en une question : pourquoi la poésie ? cette question est déjà lancée, à nous d'y répondre,

« Il revient au poëte de relever le métaphysicien. »
Saint-John Perse.

mercredi 28 février 2007

TAKEOUT 2





le deuxième recueil takeout poésie est enfin arrivé !
le but de ce recueil est de pousser hors spectacle la rencontre entre l'écrivain et le lecteur. Takeout poésie se veut le passeur du dialogue poétique, alors que les soirées Mot de Passe se veulent la matrice de cet échange, sa matérialisation alors que pleuvent les mots sur les murs de la ville.
il est disponible à la libraire Zone Libre au 226 rue Catherine la Sainte
ainsi qu'à la prochaine nuit de poésie, avec ses confrères take out passés et à venir..








Quelques extraits :

CHEVREUIL TRAQUÉ

VIRGINIE BEAUREGARD-DYOTTE

Ma bicyclette

Chevreuil traqué

Face aux phares

Immobilisée

Sur la langue de la ville

Humide

Caresse aux soirs invisibles

La bête des bois s'amène

Sur l'artère sanguinaire




LE DÉCOR
RODNEY JEAN NOËL

Le décor est de désastres ; il y a des visions
Qui nous attendent pour partir.
(La parole a été tirée, de nous deux, lequel l'a bue ?)

Amarrés dans l'aveu des pierres,
Nous sommes à mille lieues d'être nous-même;
Les lèvres ne suffisent pas, tu le vois bien.




PLACES ET MURAILLES
RODNEY JEAN NOËL

Places et murailles dépècent entre pierres et acier ma mémoire
Qu'importe, si ce n'étaient elles ce serait d'autres lieux oubliables
Sous ma main flambe une ville sans passage...
C'est vrai, l'amour a oublié son nom - qu'importe...

Les étoiles comptent porte à porte par quoi elles doivent se taire

La ville dort toujours dans les décombres du vent







Forcer le songe

vendredi 26 janvier 2007

Audio - Slamontréal 01.07

Ça s'est passé Ô Patro Vys, la première soirée de la LQS (Ligue Québécoise de Slam), à Montréal, devant 150 personnes, et afin de vous donner une bonne idée des performances, en voici quelques extraits.

1ère position: Carl Bessette
texte
Inédit du 19 (deuxième ronde)

Carl2.mp3

2ème position: Séba (MC Brutalll)
textes
première ronde

Seba1.mp3

deuxième ronde
Seba2.mp3

3ème position: Félix
première ronde

Felix1.mp3


aussi, en bonus, une performance extrêmement notable

un texte de Queen K
Queen K.mp3

TAKEOUT 1

Le TAKEOUT poésie est un recueil de textes lus ou inédits des soirées MOT DE PASSE qui est distribué gratuitement pour deux dollars à chaque trois soirées par les éditions Tumulte d'Encrier sous les bonnes auspices de notre bon ami Raphaël Gaspard.
Nous laisserons sur ce site quelques textes de chacuns des TakeOut, quelques uns seulement afin de vous poussez à vous trouver votre propre TakeOut évidemment !

IMMOBILE ELLE VOYAGE
SAMUEL GÉLINAS

Dehors de temps en temps
Septembre tourbillonne
En direction des fous

Dans mon appartement
Loin la ville résonne
Et souvenirs surtout

L'école recommence
Elle peut bien sans moi
Qui suis toujours ailleurs

Mon besoin de vacances
En creux de célibat
N'aspire à rien qui pleure

Seulement je voudrais
M'envoler vers les plages
D'îles d'Océanie

Je voudrais désormais
Installer mon chômage
En quelques bikinis

Chic alcool étendue
Parmi les arabesques
Du sable sous mes pieds

Voir à perte de vue
Ces vagues gigantesques
Défiant les palmiers

L'attente toutefois
M'enlace de paresse
L'exotisme soupire

Dehors septembre est froid
Les vitres rien ne presse
S'embuent de mes désirs

Je repense à l'avion
Mais le billet est cher
Il faudrait sacrifier

La détermination
De m'en aller rien faire
Semble m'abandonner.


MEDLEY PAST NOON
NYC 20.01.06
MIKHAL BIELINSKI

I'm in Chinatown
As a fair
Rushing hours without hands
Living dead or still
Alive
Jazz big eyes open
Lips lighted windows
Mellow blast
And I blow winter on
You run streets spoken
Pop you
And crash me inside


DÉESSE
DANIEL ALVAREZ

Fa; combien de dièses et
Do; combien de bémols
Sol; forment ton corps.
Ré; figure atonale, sacrée, tu danses
La; au rythme des pleurs et
Mi; des rires, tu cours, fugitive
SI; ton / ton / semi-ton /ton / faux pas

ne tombre pas, répète; Si
et si une seule note te décrit; Mi
ne serait-ce que pour le présent; La
d'une quadruple croche, vibre, ne te tais pas; Ré
que le vide disparaisse, que le bruit ne cesse; Do
combien de soupirs ai-je réprimés; Fa
D-E et S, déesse


REQUIEM
CARL BESSETTE

Pour chacun qui t'as rêvé, cent veulent ta mort,
Et ce sont ces derniers qui gouvernent ton sort !
Mais nous, proscrits, rêveurs, maudits, grands et gavroches,
Savons que l'heure est aux Érinyes qui approchent.
Enfin les châtiments pour Charest Séraphin,
Moins il craint et plus je me réjouis, car en fin,
Chaque vrai est su, chaque brouillard est passé,
Et toujours peuple tu te lèves et cris: assez !
Le passé pleure de te voir prostitué,
Et quoi ! Pas un devant cet acte n'ose huer !
Mais je connais ton bleu vif et ton feu Québec,
Tu n'es pas cette pomme attendant terre ou bec.
Tant que les ogres seront là tu survivras,
N'attends plus, travailles-toi, et là, tu vivras.

Je t'ai quitté en force et en joie, en musique,
Et t'ai retrouvée en morte terre aphasique.
Je voyageais et on a ta voix abattue,
Mais je t'ai ramené la parole qui tue,
Et Québec, soleil, je te la donne à nouveau,
Vas-y ! Écorches ton chef et vois ce qu'il vaut.

<<>>

[...]

Dis, Charest, sais-tu que faire de tes deux mains ?
À part <<>> ?
Chaque jour qui passe est un possible qu'on perd,
Des milliards en possible avec ton ministère.
Et <<>>, ton livre de chevet,
C'était aussi celui que l'anglais Wolfe avait !

Bientôt le peuple au fer demandera <<>>
Et <<>>, ce ne sera pas pour toi.


(SANS TITRE)
RODNEY JEAN-NOËL

Pelure de vent
Main
Vaste mer
Mon destin
Pays de valses-paroles
Ravines de l'air sont les chevaux de tes cinq doigts
Et comme tout route ta course n'aura de fin que sa source

Vidéo - Requiem

Voici le texte REQUIEM par Carl Bessette.
Ce vidéo est du Dépanneur-Café où les cinq premières
soirées Mot de Passe ever se sont déroulées, et à qui
ont doit, évidemment, un gros merci mouillé: MERCI !